Thèse en cours

LES DEFENSES AU FOND

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Stéphanie Thuillier
Direction : Nicolas Cayrol
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit Privé
Date : Inscription en doctorat le 19/09/2025
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences de la Société : Territoires, Economie, Droit - SSTED
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche juridique interdisciplinaire François Rabelais

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

L'étude des « défenses au fond » relève du droit procédural, et plus précisément de la théorie des moyens de défense. On appelle « moyens de défense » les contestations qu'un plaideur oppose aux prétentions de son adversaire dans le cadre d'un procès. Notre droit en distingue trois catégories : a) les défenses au fond, par lesquelles le plaideur conteste le droit allégué par son adversaire ; b) les exceptions de procédure, par lesquelles le plaideur conteste le déroulement du procès ; c) et les fins de non-recevoir, par lesquelles le plaideur conteste l'action en justice de la partie adverse. La théorie des moyens de défense, avec sa classification tripartite et ses notions de « droit », de « procès » et d'« action en justice », est centrale en procédure. Elle est l'une des trois grandes théories du droit procédural, avec celle des actes de procédure et celle des voies de recours. Le Code de procédure civile lui consacre un titre entier. L'étude des « défenses au fond » est donc l'étude d'une catégorie élémentaire au sein d'une théorie fondamentale du droit procédural. Pourtant, en dépit de l'importance du sujet, cette étude n'a jamais fait l'objet d'une recherche doctorale : il y a des thèses sur les exceptions de procédure et sur les fins de non-recevoir ; il n'y en a pas sur les défenses au fond. Cette étude présente plusieurs enjeux, qui sont d'ordre pratique et théorique : - La distinction entre les catégories de moyens de défense, défense au fond, exception de procédure ou fin de non-recevoir, est régulièrement controversée et fait l'objet d'une jurisprudence importante. L'enjeu des discussions réside dans les différences de régime procédural. Définir de manière claire et distincte les défenses au fond est un premier intérêt de la thèse. - L'observation de l'actualité jurisprudentielle fait apparaître plus que des nuances entre les défenses au fond, qui porte à douter de l'unité de cette catégorie. Une classification des défenses au fond basée sur une analyse linguistique des moyens développés par les plaideurs serait particulièrement précieuse pour les avocats et les juges (d'où le pluriel de l'intitulé). - Opposer une défense au fond, c'est contester le bien-fondé des prétentions de l'adversaire. Mais qu'est-ce que le « bien-fondé » ? Question fondamentale que la thèse permet de saisir à travers les moyens qu'on lui oppose ; question qui permet de parler de manière précise non seulement du droit allégué, mais aussi de la preuve de ce droit, étant précisé que la contestation de la preuve se fait au moyen des défenses au fond, et que c'est la même chose de ne pas avoir de droit ou de ne pas avoir la preuve de ce droit. Cette question fondamentale dépasse le cadre du droit national actuel, et porte à des comparaisons avec la manière dont le bien-fondé des prétentions a pu être conçu autrefois ou dont il est compris ailleurs, par des analyses d'histoire du droit et de droit comparé.