Thèse en cours

« Tout avait changé, les gens, les voitures » Retours d'exil en contexte de post-conflit : mémoire, réinsertion et recomposition chez les militants italiens

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Auteur / Autrice : Maud Perez
Direction : Elisa SantalenaVanessa Codaccioni
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Etudes italiennes
Date : Inscription en doctorat le 01/09/2025
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Universitaire Histoire Culture(s) Italie Europe

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Le retour d'exil est une expérience complexe, marquée par des tensions identitaires, politiques et sociales. Cette thèse s'intéresse non pas au départ, mais le moment du retour. À travers le cas des anciens militants d'extrême gauche italiens exilés en France après les « années de plomb » (1969-1988), il s'agit d'interroger ce que signifie rentrer « chez soi » après une longue période d'absence contrainte. Protégés par la « doctrine Mitterrand », ces militants ont vécu pendant plusieurs décennies en France, y reconstruisant parfois une vie stable, des réseaux, des habitudes. Lorsque les conditions juridiques ont permis leur retour en Italie, celui-ci n'a pas toujours été synonyme de réintégration. Au contraire, le retour s'est souvent heurté à des réalités inattendues : une société transformée, des réseaux militants dissous ou méfiants, une mémoire collective conflictuelle. Certains ont tenté de renouer avec leurs engagements passés, d'autres ont préféré s'en éloigner, voire repartir à l'étranger. Le retour d'exil n'est donc ni un simple retour géographique, ni un simple acte de justice réparatrice. Il constitue un moment charnière dans les trajectoires militantes, un temps de recomposition identitaire et de confrontation aux nouvelles normes sociales, politiques et mémorielles. Au-delà du cas italien, cette recherche ambitionne d'éclairer plus largement les enjeux contemporains du retour dans les sociétés post-conflit. Comprendre les dynamiques de réinsertion, les formes de reconnaissance ou de rejet, et les recompositions politiques qui s'ensuivent devient un enjeu essentiel pour penser les transitions démocratiques, les justices mémorielles et les fractures laissées par la violence politique.