Nobles protestants et pasteurs à Paris au lendemain des guerres de Religion : communauté, influence et pouvoir (1594 v. 1640)
Auteur / Autrice : | Florian Daboncourt |
Direction : | Nicolas Le roux, Céline Borello |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Histoire moderne |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2025 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Roland Mousnier |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Ce sujet s'inscrit dans une historiographie ancienne pour le protestantisme parisien mais dans une certaine actualité historiographique pour ce qui concerne l'étude des pasteurs et de la noblesse. Si des travaux récents ont abordé le protestantisme parisien au cours du XVIIIe siècle, en revanche, celui de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle reste assez mal connu, avec une bibliographie ancienne. Un grand chantier de recherche lancé dans les années 1990 par Michelle Magdelaine et Jean-Pierre Poussou n'a pas permis de finaliser ces recherches dans le cadre d'une synthèse. En réalité très étudiés pour leurs écrits, les pasteurs parisiens ont peu retenu l'attention des historiens pour leur rôle politique et sociologique. Ainsi, pour aborder le protestantisme parisien du premier XVIIe siècle, nous proposons une démarche centrée sur les pasteurs des temples d'Ablon puis de Charenton et les nobles protestants qui fréquentent le service dominical hors des murs de Paris. Tout comme Paul Ferry à Metz, les pasteurs charentonnais comme Charles Drelincourt ont dû devenir des personnages clés de la communauté parisienne en les représentant, en négociant pour elle et en tâchant de la préserver des aléas politiques. Nous proposons d'étudier leur vie à travers les liens qu'ils établissent au cours de leur ministère à Charenton et, plus particulièrement, ceux qu'ils développent avec les grandes familles nobles de Paris. Les liens entretenus avec la noblesse constituent donc un objet central de cette étude. Tout d'abord, des pasteurs peuvent être issus de la noblesse. Cette proximité avec la noblesse devra ensuite être vérifiée par une étude de la correspondance, des registres paroissiaux et surtout, des actes notariés parisiens. Les nobles protestants formeront l'autre axe majeur de notre étude. Après l'édit de Nantes, les protestants français ne sont pas tout à fait à l'abri des aléas politiques du début du XVIIe siècle. C'est pourquoi les stratégies d'ascension et d'alliance des familles huguenotes parisiennes sont très particulières et soumises aux nécessités du temps. Ainsi, les stratégies familiales d'ascension et d'alliance mobiliseront notre attention durant nos recherches, de même que la proximité avec le roi, notamment dans la domesticité. Cette thèse essaiera aussi de valider ou d'invalider l'hypothèse selon laquelle les grandes familles nobles réformées ont désavoué le protestantisme dans les années 1630 et 1640. Cette thèse est donc une étude historique et sociologique d'un groupe religieux particulier au cours d'une période de constantes évolutions politiques dans l'entourage royal, à travers l'étude des relations entre ce qui constituent l'élite religieuse et l'élite sociologique dudit groupe. Afin de mener cette étude, il nous a paru nécessaire de l'inscrire dans une chronologie longue pour pouvoir mesurer de manière plus fine les évolutions au cours des règnes d'Henri IV et de Louis XIII. C'est pourquoi, nous proposons de débuter nos recherches en l'an 1594, avec l'entrée du roi Henri IV dans Paris qui vient rétablir l'existence tolérée des protestants. Cette enquête s'achèverait jusque vers 1640, à la fin du règne de Louis XIII, pour pouvoir saisir l'évolution défavorable de la condition des protestants parisiens après la paix d'Alès en 1629 mais aussi pour pouvoir inscrire dans le temps long l'étude des familles nobles.