LA DOCTRINE RACIALE - Le magistère des jurisconsultes face au Statut des Juifs (1940-1944)
| Auteur / Autrice : | Stéphane Pagès |
| Direction : | Philippe Cocatre-zilgien |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Histoire du droit et des institutions |
| Date : | Inscription en doctorat le 04/11/2019 |
| Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
| Ecole(s) doctorale(s) : | Histoire du droit, philosophie du droit et sociologie du droit |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'histoire du droit |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Sous le régime de Vichy, la doctrine, majoritairement positiviste, est venue abondamment prendre position sur de multiples questions de droit. Parmi les sujets les plus débattus figure la qualité de juif. Les débats furent âpres, par exemple, afin de déterminer la juridiction compétente pour statuer sur ce point, ou les modes de preuve légalement admis. Le contentieux de l'administration provisoire des entreprises juives, qui s'inscrit dans le plan dit d' ''aryanisation'' de l'économie française mis en uvre par l'État Français, fait, lui aussi, l'objet de nombreux articles et autres notes de jurisprudence. Par leur magistère, les juristes ont, dès lors, participé à un triple processus de légitimation de la ratio legis, de banalisation du droit racial et de son euphémisation. Les auteurs de l'époque ne se sont néanmoins pas tous inscrits dans ce courant, d'aucuns s'abstenant soigneusement d'intervenir sur ce sujet sensible, tandis que d'autres soulevaient de sérieux griefs à l'égard du droit antisémite. Aussi, la critique, certes fréquemment déficiente, eut-elle le mérite d'exister, parfois même de manière véhémente, contrairement à ce que les recherches les plus récentes avaient montré jusqu'alors. A titre exceptionnel, un certain courant jusnaturaliste ira jusqu'à déconstruire méthodiquement le statut des juifs, culminant par sa condamnation irrévocable du droit raciste.