Le pouvoir discrétionnaire de l'administration en droit anglais
| Auteur / Autrice : | Mathilde Montaubin |
| Direction : | Denis Baranger, Olivier Jouanjan |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Droit Public |
| Date : | Inscription en doctorat le 23/10/2016 |
| Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
| Ecole(s) doctorale(s) : | Droit public interne, science administrative et science politique - Georges Vedel |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Michel Villey pour la culture juridique et la philosophie du droit |
Résumé
Malgré la proximité des termes, définitions générales et enjeux, le pouvoir discrétionnaire de l'administration n'a en droit anglais ni le même sens, ni la même portée que le pouvoir discrétionnaire du droit administratif français. En particulier, la notion demeure non seulement centrale mais aussi fondamentale en droit administratif anglais ; la notion juridique de discretion est demeurée plus proche du sens étymologique du terme ; et le droit anglais ne l'associe pas à la puissance ou à une immunité juridictionnelle. L'objectif de cette recherche est de restituer la compréhension anglaise du pouvoir discrétionnaire et de mettre en évidence que celle-ci traduit une compréhension spécifique de la fonction administrative et explique plusieurs caractères du droit administratif à l'anglaise. Le cadre constitutionnel, l'« administration judiciaire » qui caractérise longtemps l'action administrative anglaise, la conception anglaise de la séparation des pouvoirs, l'absence de concept juridique d'Etat au sens que les juristes français donnent à ce terme, ou encore la place importante accordée au droit non écrit de common law singularisent la conception anglaise du pouvoir administratif et de ses limites. Plutôt que de faire la « guerre » au pouvoir discrétionnaire comme ce qui a semblé caractériser l'entreprise du droit français, ou de le concevoir comme une « anomalie », le droit anglais comprend la discretion comme la réponse, plutôt que la cause, du problème de l'indétermination du droit.