Des mécanismes de coordination pour catalyser la convergence normative paneuropéenne entre les systèmes juridiques nationaux
| Auteur / Autrice : | Teona Melitauri |
| Direction : | Fabrice Picod, Anastasia Iliopoulou |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Droit public |
| Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2021 |
| Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
| Ecole(s) doctorale(s) : | Droit international, droit européen, relations internationales et droit comparé |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de droit européen |
Mots clés
Résumé
Dans cette thèse, nous proposons un paradigme innovant d'une juridiction organisée sur blockchain (chaîne de blocs) en vue de favoriser l'harmonisation du marché intérieur de l'Union européenne. La blockchain est une technologie permettant aux utilisateurs de partager une base de données de transactions, de telle sorte que ni fraude ni la répudiation des transactions ne soient possibles. À l'ère des avancées technologiques, l'Union européenne est confrontée à un double défi : approfondir son intégration tout en optimisant sa gestion dans un environnement de plus en plus numérisé. Le développement du marché des cryptomonnaies, des actifs numériques reposant sur la technologie de la blockchain, notamment au sein des États membres, impose à l'Union d'intégrer les potentialités offertes par ces technologies émergentes. Notre modèle de rapprochement européen répondrait, en tant que corollaire, à l'émergence d'une « identité auto-souveraine » des individus cherchant à échapper à tout contrôle externe, un phénomène particulièrement visible au sein des communautés utilisant la blockchain et les systèmes décentralisés. Dans ce contexte, nous proposons d'utiliser le protocole Ethereum, un protocole d'échanges décentralisés qui permet l'implémentation de contrats intelligents, c'est-à-dire des programmes informatiques plus complexes que de simples transactions. Ainsi, nous proposons un mécanisme d'harmonisation du marché intérieur européen sous la forme d'un prototype de plateforme basée sur la blockchain, démontrant l'intégration de l'intelligence artificielle (IA) dans le processus d'harmonisation européenne. Notre recherche explore un dispositif technologique visant à renforcer l'efficacité des instruments juridiques de l'Union européenne, en s'appuyant sur la technologie de la blockchain et en l'articulant avec l'IA. Les défis liés à la numérisation des lois, leur traduction en programmes informatiques opératoires, régissant directement le commerce est une façon totalement nouvelle de penser la législation. De nombreux auteurs soulignent déjà les problèmes juridiques émergents liés à cette technologie. Il convient de noter que des chercheurs de l'Université d'Oxford ont également examiné les applications de l'intelligence artificielle en matière de procès. Le modèle que nous proposons s'articule autour de deux volets principaux de notre thèse : la première traite de la production de normes juridiques européennes à l'aide de cette technologie, tandis que le second se focalise sur son utilisation dans les procédures de la Cour de justice de l'Union européenne. Dans les deux cas, des algorithmes évalueront la conformité des décisions prises par les votes au sein de la blockchain, tant par rapport à la législation européenne (premier volet), qu'aux décisions de la Cour de justice (second volet).