Les sanctions en droit des sûretés
Auteur / Autrice : | Gérôme Legros |
Direction : | Jean-jacques Ansault |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit privé et sciences criminelles |
Date : | Inscription en doctorat le 28/10/2020 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit privé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche en droit des affaires de Paris (IRDA de Paris |
Résumé
En droit des sûretés, la thématique des sanctions n'est abordée que de manière parcellaire mais aucune étude générale n'a été menée sur le sujet. De fait, de nombreuses questions restent ouvertes, et ce, d'autant plus que la réforme du 15 septembre 2021 a renouvelé certaines interrogations. L'originalité du sujet ne saurait se réduire à un pur examen technique auquel une analyse des sanctions pourrait conduire. A ce titre, le foisonnement de sûretés et la diversité apparente des sanctions n'empêchent pas l'unité du raisonnement puisqu'il revient en somme à analyser la raison d'être des sanctions, leur cohérence eu égard aux objectifs fixés par le législateur ou encore leur efficacité. Outre ce travail technique, le particularisme du droit des sûretés est construit par une politique propre qui innerve les sanctions : il convient d'assurer l'efficacité des sûretés, tout en assurant un équilibre avec les intérêts des débiteurs & garants. Précisément, le choix de la sanction s'avère être un exercice délicat en ce qu'il doit assurément répondre à l'orthodoxie juridique sans pour autant souffrir d'inefficacité en pratique. C'est pourquoi il s'agit par cette thèse, de proposer un traitement cohérent des diverses sanctions pour éviter toute tentative de contournement de celles-ci, tout en assurant l'équilibre des intérêts propres à la matière. Partant de ces deux finalités assignées au droit des sûretés, l'étude pourrait être menée selon deux axes qui semblent se greffer à ces deux finalités. D'une part, s'agissant des actes, l'examen des sanctions conduit à constater de manière générale une tendance à maintenir l'existence de l'acte, et à en préserver l'efficacité. Au stade des sanctions, cela se traduit par un « rétrécissement » des sanctions, en cohérence avec la finalité visant à assurer l'efficacité de la sûreté. D'autre part, s'agissant des personnes, l'on constate la tendance plutôt contemporaine de protection des personnes. Au stade des sanctions, cela se traduit paradoxalement par une inflation de sanctions vigoureuses. Au demeurant, la summa divisio de la matière semble ici marquer sa pertinence. S'agissant des sûretés personnelles, les deux mouvements paraissent en contradiction puisque le moyen proposé par le droit pour protéger la personne est une sanction énergique-libératoire, ce qui revient à dénier la politique d'efficacité de la sûreté. Il convient donc de remédier à ce paradoxe. S'agissant des sûretés réelles, dès lors qu'il n'y a a priori pas de personne à protéger, les mouvements sont a priori plutôt cohérents : demeure néanmoins l'insoluble question du curseur entre l'efficacité de la sûreté et la sanction du créancier. Mais au-delà, la figure hybride de la sûreté réelle pour autrui et les différents droits spéciaux viennent rajouter de la difficulté, avec leur lot de questions et de sanctions qui s'y attachent. Outre ces axes structurants, divers points de réflexion contribuent à alimenter l'étude de manière transversale, qu'il s'agisse par exemple de l'immanquable question du cumul des sanctions et en particulier les interactions entre les sanctions qui touchent à la fois l'acte et la personne ou encore celle de la mise en uvre procédurale des sanctions. En somme, loin de dresser un inventaire au demeurant voué à une obsolescence certaine des sanctions, l'étude tend à dessiner les grandes tendances de la matière : ce sont ces dernières qui doivent guider l'existence et la mise en uvre des sanctions. C'est-à-dire que si la politique des sanctions peut être analysée à l'aune des techniques mises en uvre ; c'est en réalité plutôt la technique utilisée qui devrait être au service de la politique instituée.