Thèse en cours

Souffrance des victimes et infraction pénale

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Auteur / Autrice : Lucas Jeannot
Direction : Patrick Morvan
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé et sciences criminelles
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Panthéon-Assas
Ecole(s) doctorale(s) : Droit privé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de criminologie de Paris

Mots clés

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Résumé

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La thèse traite de la souffrance des victimes en matière pénale et, plus spécifiquement, de ses interactions avec la notion d'infraction. L'approche se veut pluridisciplinaire, car elle consiste à puiser dans les savoirs et méthodes juridiques et les disciplines auxiliaires (sociologie, psychologie, médecine, anthropologie et philosophie) pour déterminer la manière dont la souffrance est appréhendée en droit pénal. Le sujet de la thèse étant relatif aux rapports entre la souffrance et l'infraction, il s'agit d'analyser de façon critique les tensions entre un phénomène psychique et un phénomène juridique. En somme, il s'agit de savoir si le droit pénal, compte tenu des principes qui le régissent, est à même de pouvoir appréhender un phénomène aussi subjectif que la souffrance. Cette analyse implique des développements en droit civil qui distingue davantage les formes qu'elle peut prendre (au travers des différents postes de préjudice). La nature factuelle de la souffrance invite à la confronter aux notions juridiques existantes (dommage, préjudice, résultat) pour déterminer la place qu'elle peut ou ne peut pas avoir en matière pénale. La thèse consiste à montrer que, s'il existe une résistance de principe du droit pénal à la souffrance des victimes, celle-ci est en déclin. Sur le plan conceptuel, d'abord, des confusions s'opèrent entre les notions de responsabilité civile et de responsabilité pénale. Certaines conséquences préjudiciables participent de plus en plus à la qualification du résultat de l'infraction. Se développe ainsi le concept d'intégrité psychique – entre l'intégrité corporelle et l'intégrité morale de la personne – qui sème le trouble dans la distinction doctrinale souhaitée entre le dommage, le préjudice et le résultat pénal. Sur le plan plus fonctionnel, la répression de l'infraction se subjectivise, non pas concernant l'auteur, mais en considérant les intérêts de la partie lésée. En retour, la quête de protection et de reconnaissance des victimes met à l'épreuve les fonctions du droit pénal, tiraillées entre la répression et la réparation, au moins symbolique.