Le droit positif français face à la remise en cause des contrats en euros
Auteur / Autrice : | Zineb Hamdoune |
Direction : | Hervé Lecuyer |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit privé et sciences criminelles |
Date : | Inscription en doctorat le 13/11/2019 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
Ecole(s) doctorale(s) : | Droit privé |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de droit civil |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Si les contrats en euros ont longtemps été considérés, au cur du paysage financier français, comme des instruments d'épargne sûrs et attrayants, offrant aux souscripteurs une garantie en capital et un taux de rendement minimum , ces contrats ont été remis en cause, en 2019, par l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (« ACPR »), l'organisme chargé de superviser le secteur de l'assurance en France. Les raisons pour lesquelles l'ACPR a remis en cause les contrats en euros sont multiples. Depuis la crise des supprimes de 2008, les assureurs ont l'habitude de gérer leur activité d'assurance-vie dans un environnement de taux bas. Cependant, en 2019 ils se sont retrouvés confrontés à une situation nouvelle : les taux d'intérêt négatifs. Dans ce contexte, il devenait difficile de maintenir des rendements annuels entre 1,60% et 1,80%, alors que les obligations d'État à 10 ans affichaient une moyenne annuelle inférieure à 1% depuis 2015. De plus, les frais de gestion prélevés par les assureurs sur les fonds en euros affectaient également les rendements. Cette situation de taux d'intérêts négatifs a suscité des préoccupations majeures de la part de l'ACPR qui redoutait deux scénarios : une hausse brutale des taux ou la prolongation d'une période de taux bas pour une durée très longue. Dans les deux cas, l'assurance serait confrontée à des conséquences significatives, notamment en assurance-vie, avec des risques de rendement et de rachat. À cette époque, l'ACPR était fermement d'avis que les assureurs devaient revoir en profondeur leurs modèles de gestion, en particulier en ce qui concernait les frais de gestion et de distribution. De plus, il était nécessaire de continuer à réduire les taux de revalorisation des contrats, mais cela n'était pas suffisant. Les assureurs devaient également envisager de nouvelles offres et aider leurs clients à accepter une part de risque. Enfin, le vice-président de l'ACPR, Bernard DELAS, avait souligné dans une interview accordée à l'Argus de l'assurance que les épargnants devraient également s'adapter à ce que le marché pouvait leur offrir, tout en préservant la rentabilité et la solvabilité des assureurs . Dans le contexte de cette remise en cause des contrats en euros, le droit positif français est confronté à de nouveaux défis.