Thèse en cours

La soumission de la guerre à l'empire du droit. Une analyse critique du droit de la guerre moderne

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Auteur / Autrice : Aurélien Godefroy
Direction : Sébastien Touze
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit public
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Panthéon-Assas
Ecole(s) doctorale(s) : Droit international, droit européen, relations internationales et droit comparé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les droits de l'homme et le droit humanitaire

Résumé

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L'idée que la guerre puisse être soumise à l'empire du droit donne souvent lieu à deux sentiments contradictoires. D'un côté, nous sommes spontanément portés à considérer la guerre comme un phénomène profondément réfractaire au droit, de sorte que l'entreprise visant à introduire du droit dans la guerre semble fondamentalement impossible. Comment pourrait-il y avoir du ''droit'' dans une situation par définition anomique ? D'un autre côté, nous éprouvons d'immenses difficultés à accepter l'idée que, dans la guerre, les militaires soient absolument libres d'agir comme ils l'entendent pour vaincre l'ennemi. Une telle situation n'est-elle pas susceptible de conduire aux pires atrocités ? Le droit de la guerre apparaît, dans cette perspective, comme une entreprise absolument nécessaire. La présente étude explore ces deux sentiments contradictoires, en démontrant que le droit de la guerre constitue à la fois une entreprise absolument nécessaire et fondamentalement impossible. Le droit de la guerre est absolument nécessaire, car l'action militaire se déploie à partir d'une rationalité instrumentale, centrée sur la quête d'efficacité moyens/fins, qui ne laisse aucune place aux considérations éthiques - l'efficacité prime sur la morale. Mais à un niveau fondamental, le droit de la guerre n'en est pas moins fondamentalement impossible, car soumettre la guerre à la discipline juridique suppose de ramener dans l'orbite du droit une situation d'exception qui, par définition, y échappe.