Impact des comparaisons sociales ascendantes sur les mécanismes cognitifs associés à l'apprentissage.
Auteur / Autrice : | Vivian Tison |
Direction : | Pascal Huguet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Psychologie, psychologie clinique, psychologie sociale |
Date : | Inscription en doctorat le 14/04/2025 |
Etablissement(s) : | Université Clermont Auvergne (2021-...) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Lettres, Langues, Sciences humaines et Sociales |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de Psychologie Sociale et Cognitive |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La comparaison sociale joue un rôle régulateur qui varie selon le type de comparaison employé (se comparer à meilleur ou pire que soi, Seaton et al., 2008). En autre, les performances scolaires des élèves en difficulté sont réduites dans un contexte public par rapport à un contexte anonyme (Goudeau & Croizet, 2017). Ces observations s'expliquent par le développement et le maintien d'un sentiment d'infériorité, par le biais de la comparaison sociale, ayant des conséquences motivationnelles et cognitives (e.g., le désengagement). La recherche sur l'utilisation de l'instruction assisté par ordinateur (IAO) a montré des avantages par rapport à l'enseignement traditionnel en classe entière (Chevalère, 2022). Bien que ces avantages soient associés à l'efficacité des stratégies pédagogiques informatisées fournies individuellement aux étudiants, les avantages de l'IAO peuvent également être en partie dus au fait que cette méthode offre aux apprenants un environnement privé, facilitant l'apprentissage par essais-erreurs en dehors du regard des pairs en réduisant la fréquence des comparaisons sociales et des pensées liées à l'infériorité. La littérature sur la comparaison sociale permet donc d'avancer une nouvelle hypothèse dans laquelle l'apprentissage dans un cadre privé devient un facteur indépendant en partie responsable de l'efficacité de l'IAO. L'objectif de cette thèse est d'étudier et comprendre l'influence de la comparaison sociale sur les processus cognitifs et neuronaux qui soutiennent l'apprentissage par une approche multidisciplinaire combinant la psychologie expérimentale et les neurosciences intégratives en examinant les signatures neuronales. L'étude utilisera une série de modèles expérimentaux bien établis, adaptés pour capturer les signaux EEG spécifiquement associés aux performances cognitives et au traitement affectif, tout en manipulant le contexte privé ou public - en ciblant les comparaisons sociales dans lesquelles les tâches sont effectuées. Nous prévoyons de concevoir 4 expériences pour mesurer les processus cognitifs clés impliqués dans l'apprentissage et le transfert de connaissances, c'est-à-dire 1) la mémorisation, 2) la résolution de problèmes, 3) le contrôle des erreurs et 4) l'attention soutenue, en tenant compte de leur validité écologique par rapport à des situations d'apprentissage naturelles. Pour chaque expérience, les signaux électrophysiologiques seront enregistrés à l'aide de l'EEG. L'attention des participants sera contrôlée par eye-tracking. Pour étudier l'effet de la comparaison sociale ascendante, quatre contextes seront créés. Les participants commenceront dans une condition privée -anonyme- et en recevant une note fictive avec la moyenne de groupe. Les conditions suivantes comprendront une condition neutre publique (la note personnelle correspond à celle du groupe) et des conditions ascendantes (la note est inférieure au groupe), menées à la fois dans des contextes publics et privés. L'exposition aléatoire à tous les contextes garantit une analyse solide grâce à des données appariées. Des traits de personnalité tels que l'anxiété sociale seront également évalués afin d'enrichir les résultats. L'organisation de l'information, l'apprentissage et le maintien des règles seront observables dans le cortex préfrontal lateral (CPFl). Comme le CPF soutient l'élaboration des règles et que des études ont montré une réduction de l'efficacité du contrôle proactif associé au CPF pendant l'exclusion, nous nous attendons à un affaiblissement de l'apprentissage et à un impact négatif sur la résolution de problèmes (Xu et al., 2020). Enfin, la comparaison ascendante peut influencer la motivation en modifiant la difficulté perçue de la tâche et en ajoutant un objectif concurrent (préservation de l'estime de soi) à celui de la tâche elle-même (Botvinick & Braver, 2015). Ces facteurs combinés peuvent contribuer à la fatigue cognitive et affecter les performances à long terme.