La gendarmerie nationale dans la défense du territoire français pendant la Guerre froide, années 1950-années 1990
| Auteur / Autrice : | Cyprien Gandillon |
| Direction : | Aurélien Lignereux |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Histoire |
| Date : | Inscription en doctorat le 01/01/2025 |
| Etablissement(s) : | Université Grenoble Alpes |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Universitaire Histoire Culture(s) Italie Europe |
Mots clés
Résumé
Ce projet de thèse porte sur le rôle méconnu de la gendarmerie nationale, force militaire remplissant des missions de sécurité intérieure, dans la défense du territoire français pendant la Guerre froide en coopération avec l'armée de terre, des années 1950 aux années 1990. Dans le cadre de cette défense, matérialisée par plusieurs dispositifs la défense en surface (1950), la défense intérieure du territoire ou DIT (1956) et la défense opérationnelle du territoire ou DOT (1962) , la gendarmerie mobilise les forces qui la composent : la gendarmerie départementale qui, à travers son organisation en brigades, maille le territoire national ; la gendarmerie mobile, chargée du maintien de l'ordre public ; la garde républicaine responsable de la sécurisation des organes gouvernementaux ainsi que les gendarmeries spécialisées. Elle bénéficie de l'apport de réservistes en cas d'activation des mesures non-permanentes de DOT, lui permettant d'augmenter ses effectifs. En 1983-1984, une réforme fait de la gendarmerie la principale force de DOT en lieu et place de l'armée de terre. L'intégration d'une perspective historique sur la longue et moyenne durée offre le moyen de revisiter le concept de défense du territoire en montrant que la protection des territoires fait partie des missions historiques de la gendarmerie. Toutefois, le contexte de la Guerre froide amène à établir une conceptualisation plus précise visant à lui donner une dimension opérationnelle et permanente. Dans la seconde moitié du XXe siècle, la défense du territoire est pour la gendarmerie une de ses rares missions à caractère militaire, ces dernières perdant en général leur primauté avec la complexification des missions de sécurité publique. Cela contribue-t-il à son affirmation institutionnelle, la direction de la gendarmerie et de la justice militaire établie en 1950 étant remplacée par une direction générale en 1981 ? Conçue comme permanente, la défense du territoire interpelle sur la façon dont la guerre est envisagée, tant par les autorités civiles et militaires que par la population et les partis politiques. Dans une époque de paix, bien que marquée par la division entre deux blocs, comment concevoir la défense du territoire national ? Comment cet enjeu est-il perçu, à la fois politiquement et culturellement, dans la mesure où il convoque l'imaginaire de l'ennemi intérieur et sa répression ? Les différents acteurs croient-ils en la DOT, dispositif à la dimension alarmiste dont le postulat de départ est l'échec de la dissuasion nucléaire ? La pertinence et la crédibilité de la DOT sont au cur du sujet : possède-t-elle une dimension opérative concrète, réelle, ou est-elle seulement un dispositif théorique à des fins de communication politique ?