Thèse en cours

Rôle de l'ARN flaviviral subgénomique contenu dans les vésicules extracellulaires du moustique dans la transmission virale

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AttentionLa soutenance a eu lieu le 09/02/2024. Le document qui a justifié du diplôme est en cours de traitement par l'établissement de soutenance.
Auteur / Autrice : Idalba Serrato-pomar
Direction : Oleg MediannikovJulien Pompon
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé - Spécialité Maladies Infectieuses
Date : Inscription en doctorat le
Soutenance le 09/02/2024
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CRCM - Centre de Recherche en Cancérologie de Marseille
Equipe de recherche : CRCM - Vésicules extracellulaires : mécanismes de signalisation et ingénierie thérapeutique
Jury : Président / Présidente : Christophe Paupy
Examinateurs / Examinatrices : Oleg Mediannikov, Mathilde Gendrin, Karim Majzoub, Sarah Merkling, Pierre-Yves Lozach, Dorothee Misse, Julien Pompon
Rapporteurs / Rapporteuses : Mathilde Gendrin, Sarah Merkling

Résumé

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Les flavivirus transmis par les moustiques sont responsables d'environ 500 millions d'infections dans le monde par an. Alors que les infections par le virus du Nil occidental (VNO) et le virus Zika (ZIKV) sont endémiques dans les pays tropicaux et subtropicaux, ils sont apparus dans des régions tempérées telles que l'Europe et l'Amérique du Nord au cours de la dernière décennie. Malheureusement, il n'existe aucun traitement spécifique ou vaccin contre ces virus. Les stratégies de contrôle se limitent aux interventions sur les vecteurs, qui ont peu d'efficacité et qu’il est difficile de maintenir dans le temps. Contribuer à la connaissance des déterminants moléculaires de la transmission virale est important pour le développement de nouvelles méthodologies de contrôle. Bien que tous les flavivirus produisent de l'ARN sous-génomique (ARNsf) avec des fonctions anti-immunitaires chez les moustiques et les humains, il reste à déterminer si la sécrétion salivaire d'ARNsf pour augmenter la transmission est un mécanisme conservé parmi les flavivirus. J’ai infecté les moustiques Culex quinquefasciatus avec le VNO par alimentation orale pour tester cette hypothèse. J’ai détecté l'ARNsf dans 100 % de la salive avec une moyenne géométrique (MG) de 4,15 x 105 copies par échantillon infecté. J’ai également infecté des moustiques par inoculation intrathoracique et ai constaté que l’infection du tube digestif n'est pas nécessaire pour la sécrétion d'ARNsf dans la salive. J’ai trouvé de l'ARNsf dans 80 % de la salive infectée (MG, 2,09 x 105 copies). Pour évaluer si davantage d'espèces de flavivirus sécrètent de l'ARNsf dans la salive de différentes espèces de moustiques, nous avons infecté Aedes aegypti avec le ZIKV par inoculation intrathoracique et détecté l'ARNsf de ZIKV dans 100 % de la salive (MG, 2,47 x 105 copies). Des vésicules lipidiques capables de transférer leur cargaison aux cellules humaines pourraient protéger l'ARNsf salivaire et servir de mode de sécretion. Pour tester si l'ARNsf du VNO et du ZIKV étaient contenus dans des vésicules extracellulaires, j’ai quantifié la résistance de l'ARNsf à la dégradation par les RNases avec ou sans perméabilisation par le Triton des membranes lipidiques. Après avoir vérifié que les RNases dégradent l'ARNsf transcrit in vitro, j’ai rapporté qu'une partie de l'ARNsf était protégée de la dégradation par une membrane sensible au Triton. Pour connaître le rôle de l'ARNsf salivaire dans la transmission, j’ai utilisé des pools de salive de moustiques Cx. quinquefasciatus infectés par voie orale avec le VNO. Nous avons quantifié l'ARNsf et classé les pools de salive en catégories de concentrations de sfRNA faibles, modérées ou élevées. Ensuite, j’ai infecté des cellules humaines avec chaque catégorie et quantifié le VNO à 24 et 48 heures post-infection (hpi). L'augmentation progressive de l'infectivité de la salive en fonction de la concentration d'ARNsf a soutenu l'hypothèse selon laquelle l'ARNsf salivaire augmente l'infectivité de la salive. J’ai évalué l'effet de l'ARNsf salivaire du VNO sur la réponse immunitaire antivirale en quantifiant les transcrits cellulaires codant pour l'IFN-β et les gènes induits par l'IFN dans les mêmes échantillons. L’inhibition de la réponse IFN initiale suggère que l’ARNsf salivaire augmente l’infection en mitigeant la réponse immunitaire. J’ai également infecté des cellules déficientes en RIG-I avec la même salive et constaté que la fonction de l'ARNsf du VNO pour augmenter l'infection est indépendante de la voie RIG-I. Dans l’ensemble, mon étude identifie un nouvel activateur de transmission pan-flaviviral qui est propice à la conception de nouvelles stratégies d’intervention.