La pratique de la complémentarité au sein du Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale
Auteur / Autrice : | Zoé Henriques |
Direction : | Julian Fernandez |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris-Panthéon-Assas |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit international, droit européen, relations internationales et droit comparé (Paris ; 1992-....) |
Résumé
En 1998, le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) – première juridiction pénale internationale permanente et indépendante – institue le Bureau du Procureur, organe d’enquête et de poursuite des auteurs de crimes de droit international. Celui-ci ne peut toutefois exercer son office que dans le respect du principe de complémentarité, pierre angulaire de la nouvelle architecture de la justice pénale internationale. La CPI est en ce sens envisagée comme un mécanisme supplétif, les États conservant la responsabilité première d’enquêter sur les crimes de génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre ou crimes d’agression – et d’en juger les auteurs. Cette conception dite « négative » de la complémentarité prévalait au commencement des activités de la CPI, lorsque la politique pénale du Bureau du Procureur proposait aux États parties au Statut de Rome de renvoyer leur propre situation à la Cour. Il en va autrement aujourd’hui. Fort des nouveaux dispositifs nationaux adoptés (titres de compétence révisés, création de pôles spécifiques), des institutions régionales mobilisées, du poids de l’intelligence artificielle et de l’intérêt politique pour certaines situations, la pratique de la complémentarité tend à être réappréciée, comme en témoigne la Politique générale relative à la complémentarité et à la coopération du Bureau du Procureur publiée en avril 2024. La priorité est accordée à la complémentarité dite « positive » voire « dynamique ». La CPI est amenée à coopérer sur le long terme avec les États de situation ou d’autres acteurs des relations internationales. Un premier écosystème se met en place et fait la part belle au Bureau du Procureur. L’ensemble interroge toutefois l’identité que la CPI se donne dans un contexte tant d’adversités renouvelées que de potentialités sans précédent. Partant de l’analyse du glissement d’une complémentarité bilatérale et verticale vers une complémentarité multilatérale et horizontale, cette étude propose de déterminer les leviers d’action dont dispose ici le Bureau du Procureur. L’ensemble contribue à mieux saisir le rôle de la CPI au sein d’un système global de justice en formation.