Thèse en cours

Affaires et droit pénal à Rome

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Auteur / Autrice : Emmanuelle Fontbonne
Direction : Emmanuelle ChevreauLiêm Tuttle
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire du Droit et des Institutions
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2024
Etablissement(s) : Université Paris-Panthéon-Assas
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale histoire du droit, philosophie du droit et sociologie du droit (Paris ; 1992-....)

Résumé

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Ce projet de thèse se propose d'étudier la relation entre la conduite des affaires et le droit pénal. Contrairement à aujourd'hui, il n'existe pas, à Rome, de ''droit pénal des affaires'', pourtant, on constate qu'il existait des formes de contrôle des pratiques économiques. La problématique serait donc celle de l'identification et de l'analyse des éléments constitutifs d'un éventuel ''droit pénal des affaires'' à Rome. Ce projet se propose donc d'étudier les mécanismes par lesquels Rome a encadré la vie économique et les comportements des personnes privées et publiques. Il s'agirait ainsi d'analyser la répression d'infractions isolées afin de tenter de dégager une dynamique commune : celle de la volonté de réglementer les comportements économiques. Pour cela, la notion d'éthique semble être centrale, comme en témoigne le corpus cicéronien, point de départ pour traiter ce sujet. Ce corpus offre des exemples concrets de la notion d'éthique dans les affaires et de la condamnation des abus de pouvoir (l'on peut penser notamment au livre 3 du De officiis, aux correspondances, ou encore à des plaidoyers comme les Verrines). Cicéron occupait une position centrale dans le système judiciaire et politique de la République, il était contemporain des institutions qu'il décrit (préteurs, jurys...) et a été témoin direct des mécanismes du pouvoir. En cela, il constitue une source précieuse. Cependant, Cicéron était aussi un orateur et un homme politique avec ses propres intérêts et objectifs. Utilisant la rhétorique pour persuader ses auditeurs, il est nécessaire d'aborder ses écrits avec précaution, en tenant compte des éventuelles exagérations ou omissions possibles. A partir du corpus cicéronien, la question qui se pose est celle de savoir dans quelle mesure ces idéaux se sont traduits concrètement dans la législation et la pratique juridique romaine (lois, édits, sénatus-consultes, avis de juristes...). L'objectif est d'apporter une nouvelle lumière sur la manière dont les Romains ont perçu et traité les abus économiques dans un contexte dépourvu de règles systématisées en la matière.