Retentissement du yoga sur le vécu subjectif des personnes incarcérées en prison
Auteur / Autrice : | Camille Ducamp |
Direction : | Marie-Claire Gay |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Inscription en doctorat le 31/01/2025 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage et modélisation |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Clinique Psychanalyse Développement |
Résumé
Ce projet de thèse prend place dans un système dans lequel le bien-être est un objet d'étude de plus en plus important. Parmi les pratiques visant le bien-être, le yoga est une discipline largement étudiée. Ses effets ont été démontrés sur différentes populations, sur différentes pathologies ou conditions. Le milieu carcéral est quant à lui souvent l'oublié de ce pan de la psychologie qu'est le bien-être. Des associations ont pour objectif de rappeler l'importance du bien-être des détenus et uvrent en ce sens. Parmi elles, une association se spécialise dans l'enseignement du yoga en prison : Yoga Prison Project. Cette association est également présente en France. Plusieurs études ont été menées en prison pour observer les effets d'une pratique de yoga sur les détenus, sur différentes composantes de leur psychologie (agressivité, détresse psychologique, usage de substance ...). Cependant, aucune n'a encore été à ce jour menée en France. L'objectif de cette recherche est de vérifier que l'utilisation d'un programme de yoga de 10 séances dans une population carcérale française permet d'améliorer le bien-être des détenus 2 mois après la fin des séances, avec un maintien des bénéfices à moyen terme (6 mois), en raison d'une utilisation des ressources proposées en séance et progressivement développées par les détenus. Pour ce faire, un programme de yoga sera proposé à des détenus, répartis dans 2 groupes : un groupe contrôle (liste d'attente) et un groupe expérimental (programme de yoga). L'objectif est de recruter 110 participants, 50 par groupe (avec une attrition de 10%). La durée totale de l'étude devrait se présenter comme suit : 1. Période d'inclusion des maisons d'arrêt : 24 mois. 2. Inclusion des participants dans les deux groupes expérimentaux : 4 à 6 mois. 3. Déroulement des séances de yoga : 5 sessions x 10 semaines = 12 mois. Durée totale de l'étude : 48 mois (4 ans) Une évaluation primaire serait menée avant inclusion, puis à 2 mois (après la dernière séance) et enfin à 6 mois après la fin du protocole interventionnel. Le bien-être, la détresse psychologique, le sommeil, l'agressivité, la régulation du stress seront entre autres mesurés à l'aide de questionnaires et prélèvements capillaires sur les détenus (autorisation déjà obtenue d'une maison d'arrêt). Le yoga en tant qu'outil pourrait permettre aux détenus l'apprentissage d'une technique tendant vers le rétablissement ou a minima l'amélioration de leur bien-être psychologique. A long terme, il pourrait servir de base pour le reste de leur parcours de réinsertion dans la société, dans une perspective d'autonomie qui pourrait permettre de développer leur confiance en leurs propres capacités à mettre en place une routine dont l'objectif serait une meilleure régulation, pour leur bien-être. En somme, l'idée de cette étude est de permettre aux détenus d'être mieux armés pour réguler leurs émotions durant leur période d'incarcération et dans la suite de leur parcours. Une recherche de subvention est actuellement en cours.