Thèse en cours

L'impact de l'inhibiteur checkpoint anti-PDL1 sur l'immunologie et la fonction respiratoire des voies aériennes.

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Auteur / Autrice : Merouane Messekher
Direction : Maurice Hayot
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences du Mouvement Humain - MPL
Date : Inscription en doctorat le 15/01/2025
Etablissement(s) : Université de Montpellier (2022-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du Mouvement Humain (Marseille ; 2004-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : PhyMedExp - Physiologie et Médecine Expérimentale du Coeur et des Muscles
Equipe de recherche : 3. Maladies respiratoires et environnement

Résumé

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Les inhibiteurs de points de contrôle immunologiques (IPCI) ont révolutionné la prise en charge des cancers solides avec une nette augmentation de la survie globale. Cependant, ils sont associés également à des évènements indésirables d'origine immunitaire (irAE) qui sont fréquents et parfois irréversibles voire mortels. Ces toxicités engendrent la suspension voir l'arrêt définitif de l'immunothérapie avec potentiellement un impact majeur sur la prise en charge oncologique. Leur fréquence et leur sévérité dépendent de la molécule et du cancer. Des pneumopathies interstitielles diffuses (PID) associées aux IPCI ont été signalées dès les premiers essais cliniques avec les IPCI et ont été confirmées dans les essais randomisés et les études de vie réelle. L'incidence des PID, tous grades de toxicité confondus et tous cancers confondus, se situait entre 2 et 5 % dans les essais cliniques (jusqu'à 9,5% pour le cancer pulmonaire). Contrairement aux PID immuno-induites, l'obstruction des voies aériennes induite par l'immunothérapie a été décrite plus tardivement et elle est probablement sous- diagnostiquée. Dans les deux cas, l'impact sur la fonction respiratoire peut varier en fonction de la sévérité de la toxicité. Avant de prescrire des IPCI, il semble important d'identifier les potentiels facteurs de risque qui pourraient favoriser l'émergence de toxicité bronchique ou pulmonaire sous immunothérapie. À l'heure actuelle, il n'y a pas de facteur de risque clairement identifié. En effet, le mécanisme de ces toxicités n'est pas connu et nous ne pouvons pas prédire quels individus sont les plus susceptibles d'en être affectés. Néanmoins, il semblerait que l'incidence des PID soit plus élevée et leur délai de survenue plus court que chez les patients suivis pour un cancer bronchique non à petites cellules comparativement aux patients atteints d'un mélanome. Des paramètres tels que le tabagisme, la BPCO ou la PID pré-existante semblent augmenter le risque de développer une PID immuno-induite. Certains marqueurs biologiques potentiels ont également été mis en avant tels que le taux des interleukines 6 et 10, le taux des lymphocytes, le ratio neutrophiles/lymphocytes, le taux des éosinophiles et le taux des lymphocytes Th17. Concernant l'atteinte des voies aériennes induite par les IPCI, son mécanisme semble impliquer les éosinophiles engendrant une inflammation de type T2. Selon une étude réalisée au CHU de Montpellier, la prévalence de patients développant une obstruction bronchique et présentant un phénotype d'exacerbateurs était évaluée à 8.7% de la population totale traitée par IPCI. L'éosinophilie circulante était augmentée sous anti PD1/PDL1, mais sans différence significative entre les patients révélant un phénotype d'exacerbateur fréquent et les patients non-exacerbateurs. Le taux d'éosinophiles ne permet donc pas d'évaluer l'impact du blocage de la voie PD-1/PD-L1 sur l'inflammation T2 et des études mécanistiques sont nécessaires pour comprendre la physiopathologie de cette toxicité. Ce projet vise à mieux comprendre l'implication des anti-PDL1 dans l'immunologie des voies aériennes et de l'interstitium pulmonaire et leur impact sur la fonction respiratoire chez les patients qui développent des toxicités broncho-pulmonaires sous immunothérapie. Cela permettra de mieux identifier les patients à risque afin de les surveiller de manière plus rapprochée et optimiser la prise en charge dès l'apparition des premiers symptômes de ces toxicités et de guider également le traitement.