Les origines de la latéralité humaine : une approche paléoneurologique et archéologique expérimentale pour retracer l'émergence de la latéralité comportementale et de la spécialisation hémisphérique
Auteur / Autrice : | Nikolett Széles |
Direction : | Antoine Balzeau, Antony Borel |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Paléoanthropologie |
Date : | Inscription en doctorat le 31/08/2024 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle en cotutelle avec Eötvös Loránd Tudományegyetem (ELTE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences de la nature et de l'Homme : évolution et écologie |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire Naturelle de l'Homme Préhistorique |
Equipe de recherche : PaléoFED (Paléoanthropologie Fonctions, Évolution et Diversité biologique) |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Les origines des fonctions cognitives complexes chez les humains actuels ne sont pas encore bien comprises. Alors que de nombreusesespèces de primates présentent des fonctions et des comportements cérébraux latéralisés, il est largement reconnu que chez leshominines, il existe une corrélation entre des fonctions cognitives supérieures et une spécialisation hémisphérique et comportementaleaccrue. En effet, il a été suggéré que le succès évolutif du genre Homo puis d'Homo sapiens pourrait avoir été influencé par uneaugmentation des fonctions latéralisées. Toutefois, le ou les moments d'émergence d'une latéralisation fonctionnelle plus importante reste un sujet de débat. Les preuves fossilessuggèrent que certains des premiers membres du genre Homo avaient déjà une préférence pour la main droite. Cependant, desdécouvertes archéologiques récentes indiquent que l'utilisation d'outils en pierre est apparue avant l'apparition du genre Homo. Étantdonné que la production et l'utilisation d'outils, la manipulation et le langage auraient contribué à l'augmentation de la spécialisationhémisphérique chez les humains préhistoriques, il est essentiel d'identifier le moment où la latéralité comportementale et anatomiqueapparaît dans les archives archéologiques et fossiles pour comprendre l'évolution de fonctions cognitives complexes. Par ailleurs, lestravaux récents en neurosciences illustrent que des asymétries cérébrales, fonctionnellement impliquées dans le langage et la latéralitémanuelle, sont partagées entre les humains et les chimpanzés actuels. Le substrat anatomique cérébral lié à ces comportements pourraitêtre une caractéristique commune des hominidés. La littérature sur le cerveau des humains fossiles ne permet pas de statuer aveccertitude sur la présence ou non d'asymétrie anatomique en raison d'un échantillon restreint pour des analyses de variations bilatérales etpar la difficulté d'interpréter le lien entre cerveau et endocrâne pour les détails de forme et d'extension des zones possiblementfonctionnelles. Enfin, les connaissances sur les liens entre comportement latéralisé et variations bilatérales du cerveau concernent devastes échantillons et identifient des zones précises. Mais le lien entre la diversité des comportements latéralisé et le degré de variation deforme et de taille entre les deux hémisphères n'est pas encore documenté. L'objectif de cette thèse est de retracer les origines de la latéralité comportementale et de la spécialisation hémisphérique cérébrale chezles hominines afin de comprendre comment le cerveau et les fonctions associées ont évolué au cours de notre évolution. L'approchemêlant paléoanthropologie, expérimentations archéologiques et analyses multiples biologiques et comportementales sur un échantillon devolontaires apportera des données inédites sur des aspects méthodologiques mais aussi pour l'interprétation conjointe du matérielarchéologique osseux (i.e. endocrânes) et lithique (i.e. outils en pierre).