L'ésotérisme dans les uvres poétiques surréalistes de Valentine Penrose et Joyce Mansour
Auteur / Autrice : | Ludivine Millot |
Direction : | Olivier Belin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Littératures françaises |
Date : | Inscription en doctorat le 31/08/2024 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | Littératures françaises et comparée |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Suivant les mutations disciplinaires subséquentes à celles des pensées et des postures d'auteurs surréalistes, lesquelles sont observables dans l'uvre d'André Breton, le théoricien notoire dudit ''mouvement littéraire'', c'est à la fois à l'esprit surréaliste de l'entre-deux-guerres, introduit dans le Manifeste du surréalisme (1924), et à celui de l'après-guerre, qui imprègne Arcane 17 (1944) et L'Art magique (1957), que nous nous intéresserons dans cette thèse, à travers les uvres poétiques de deux figures féminines complémentaires, Valentine Penrose (poète et muse, incarnant l'esprit initial du mouvement surréaliste de 1926 à 1937 et représentant son versant occidental) et Joyce Mansour (poète et intime d'André Breton, incarnant l'esprit final du mouvement surréaliste de 1953 à 1986 et représentant, par ses origines familiales, ethniques, religieuses, géographiques, son versant oriental). Cet esprit surréaliste est envisagé comme l'interface esthétique d'un dialogue avéré (révélateur d'une réalité toute contextuelle, propre à cette époque d'entre-deux, destructrice et régénératrice, régressive et progressiste) entre les avancées scientifiques de tout ordre et les conceptions ésotériques remises à la mode, comme autant d'origines mythiques réintroduites dans la modernité désenchantée du siècle, qui renouvellent le rapport au monde, à l'homme, à ses sociétés. Nous nous proposons, dans le cadre de cette thèse, d'étudier l'influence de l'ésotérisme (arts et sciences occultes) sur les uvres poétiques de Valentine Penrose et de Joyce Mansour, dans une perspective structurelle et formelle, et par ce biais, de rendre compte de leur participation significative à l'évolution des inspirations doctrinales du surréalisme. Cette thèse s'intéressera à la mutation et à la transition jamais achevées, car ne découlant d'aucun reniement total, d'aucune rupture définitive avec l'une ou l'autre des disciplines qui intéressa le surréalisme des inspirations doctrinales du ''mouvement littéraire'', qui semble partir, en apparence seulement, de la psychanalyse (à laquelle André Breton n'a pourtant jamais totalement adhéré, s'octroyant des libertés conceptuelles par rapport aux thèses freudiennes) et des acquis scientifiques qui ont contribué à l'élaboration de théories et de pratiques, pour arriver, en apparence également, aux sciences occultes, dont l'influence sur les uvres poétiques surréalistes, toujours présente et diffuse dans l'entre-deux-guerres, se fait davantage sentir au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. La problématique de cette thèse peut être ainsi formulée : comment cette dernière influence s'est-elle insinuée dans l'expérience poétique surréaliste, notamment celle de Valentine Penrose et Joyce Mansour ? Comment s'est-elle manifestée et matérialisée dans leurs uvres poétiques ? Ces uvres portent-elles trace des virages disciplinaires qui ont fait basculer le surréalisme d'un agrément tout technique à la psychanalyse freudienne, à une adhésion contrastée, découlant de l'adaptation des pratiques psychanalytiques, aux théories parapsychologiques, puis à une affiliation spirituelle, éthique et esthétique plus qu'intellectuelle, aux sciences occultes ? Pourrait-on considérer ces uvres comme des exemples d'occultation surréelle ou d'occultation du surréalisme ? De quelle manière et dans quelle mesure participent-elles et concourent-elles à la réalisation de divers objectifs personnels et à l'atteinte d'ambitions hautement surréalistes ? Finalement, quelles sont les caractéristiques du surréalisme de Valentine Penrose et de Joyce Mansour qui semblent témoigner, dans leur structure et leur forme, de l'influence de l'ésotérisme (des arts et des sciences occultes), et représenter et participer à l'évolution des inspirations doctrinales du ''mouvement littéraire'' ?