Thèse en cours

L'aménagement contractuel des droits réels. De la reconnaissance de la propriété d'usage.

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Auteur / Autrice : Jean-philippe Clavel
Direction : Sabrina Le normand
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit Privé
Date : Inscription en doctorat le 04/11/2024
Etablissement(s) : Orléans
Ecole(s) doctorale(s) : Sciences de la Société : Territoires, Economie, Droit - SSTED
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CRJP - Centre de Recherche Juridique Pothier

Mots clés

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Résumé

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La Propriété est source de liberté et de Sécurité. Pour Christophe Clerc, dans son livre « propriété », elle serait même « une formidable grille de lecture de l'Histoire et des Civilisations ». Mais alors, que penseront les juristes du XXII ème siècle et suivants de notre civilisation occidentale à la lecture de notre droit de propriété ? Comment se satisfaire aujourd'hui d'un droit de propriété qui, en réservant l'accès à la propriété au capital, génère des relations économiques et humaines de plus en plus inégalitaires ? Et comment ne pas résister sans plus tarder à un droit de propriété qui, en confiant l'usage de la propriété au capital, enferme notre société moderne dans une gouvernance devenue exclusivement financière qui met la planète en danger ? Au lendemain de la Révolution, les rédacteurs du Code civil avaient pour préoccupation essentielle de préserver l'individu contre l'arbitraire féodal. Qu'importe ce que le propriétaire allait faire de sa propriété; l'important était qu'il puisse l'être. Mais aujourd'hui, le danger qui nous guette n'est plus celui d'un retour de la féodalité. C'est celui de la financiarisation qui conduit à la marchandisation du monde. Notre conviction est que si l'Homme révolutionnaire a réussi à se libérer de l'arbitraire féodal par le droit de propriété, ce sera par le droit de propriété que l'Homme du XXIème siècle se libérera de cette financiarisation. Ainsi, aux termes de l'article 544 du Code civil, la propriété se définit comme « le droit de jouir et disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu qu'on n'en fasse pas un usage prohibé par les lois ou par les règlements ». Et au sein de ce « droit de jouir », les droits de jouissance que sont l'usus et le fructus sont indissociables. On ne peut être seulement propriétaire de l'usage de sa propriété ou seulement propriétaire du droit d'en percevoir les fruits. Dans le Code civil Napoléonien, on ne peut être que propriétaire de tout ou de rien. Notre réflexion s'inscrit dans une critique de cette indissociabilité qui remet entre les seules mains du capital les droits de jouissance du droit de propriété; condamnant ce faisant le travail à survivre dans une précarité juridique, expression d'un endettement économique. En quoi l'aménagement contractuel des droits réels, susceptible de reconnaitre ou de nous faire redécouvrir la propriété d'usage, peut être la clef pour corriger les dérives de notre capitalisme devenu exclusivement financier ? Tel est l'enjeu de ce travail de recherche.