Thèse en cours

Évolution des stratégies de prévention du VIH et des IST ainsi que des trajectoires socio-sexuelles chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes depuis le début de l'épidémie du VIH.

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Auteur / Autrice : Anton Eremin
Direction : Luis Sagaon teyssier
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé - Spécialité Recherche Clinique et Santé Publique
Date : Inscription en doctorat le 01/12/2024
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : SESSTIM - Sciences Economiques & Sociales de la Santé et Traitement de l'Information Médicale
Equipe de recherche : SESSTIM - SanteR.Com - Santé, Territoires et Recherche Communautaire

Résumé

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Depuis 40 ans, les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) restent une population touchée de façon disproportionnée par l'épidémie de VIH. En France, parmi l'ensemble des nouveaux cas de VIH diagnostiqués, 44 % ont été contaminés lors de rapports sexuels avec un homme en 2022. Dans les pays à ressources élevées, l'épidémie chez les HSH a été largement documentée depuis les premiers cas de sida. L'analyse des tendances des indicateurs épidémiologiques et comportementaux a permis aux chercheurs d'étudier l'état de santé et les pratiques de prévention des HSH au fil du temps. Ainsi, en France, en complément du système de surveillance épidémiologique des nouveaux diagnostics à VIH, des dispositifs d'enquêtes auprès des HSH, basés sur le volontariat, ont été mis en œuvre. Dès 1985, Michael Pollak a initié les enquêtes presse gay qui, jusqu'en 2011 (soit 13 éditions), ont permis d'étudier les transformations des comportements sexuels au fil du temps, mais aussi des modes de vie. En 2017, l'Enquête Rapport au Sexe (ERAS) a été mise en place, toujours dans une perspective de santé publique, afin de rendre compte de l'appropriation par les HSH des nouveaux outils de prévention biomédicaux (Traitement comme prévention [TasP], Prophylaxie pré-exposition [PrEP], Traitement post-exposition [TPE]), dont l'efficacité a été démontrée. Les derniers résultats indiquent une progression de l'usage des outils préventifs biomédicaux, mais celle-ci reste insuffisante pour compenser la baisse inexorable de l'usage du préservatif et atteindre l'objectif d'élimination du VIH d'ici 2030 fixé par l'OMS. Ainsi, malgré des progrès thérapeutiques considérables et un investissement communautaire et gouvernemental important dans la prévention et l'accès aux soins, l'épidémie est encore présente dans cette population. Des comparaisons internationales ont montré le rôle fondamental des facteurs politiques, structurels et culturels dans la propagation et la gestion de cette maladie. De plus, le contexte social concernant l'homosexualité doit également être pris en compte. Il a profondément changé au cours des dernières décennies. Les comportements sexuels des HSH ont longtemps été influencés par un environnement sociopolitique négatif. Les progrès législatifs (PaCS, mariage) ont permis une plus grande visibilité et une meilleure acceptation sociale des HSH. Toutefois, ces reconnaissances des droits des minorités sexuelles restent soumises à des expériences de stigmatisation homophobes, parfois violentes, qui impactent leur santé mentale. Afin d'améliorer la conception des politiques de prévention du VIH, des autres infections sexuellement transmissibles et, plus globalement, de la santé sexuelle, il est essentiel de comprendre comment les comportements sexuels évoluent dans le temps pour étudier la contribution relative des politiques de santé publique et des tendances séculaires à l'évolution des comportements sexuels.