'Sisterhood is Powerful' ? Le Tribunal International des Crimes contre les Femmes (Bruxelles, 1976): une étude des relations féministes transatlantiques entre les Amériques et l'Europe au prisme de la sororité

‘Sisterhood is Powerful'? The International Tribunal of Crimes against Women (Brussels, 1976) : A study of transatlantic feminist relations between the Americas and Europe through the lens of sisterhood

• Auteur / Autrice : Milène Le goff
• Direction : Hélène Quanquin, Cécile Vanderpelen-diagre
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2024
• Etablissement(s) : Université de Lille (2022-....) en cotutelle avec Université libre de Bruxelles
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'Etudes en Civilisations, Langues et Lettres Etrangeres

Mots clés

Mots clés libres

Histoire des féminismes

Sororité

Mouvements transatlantiques

History of feminism

Sisterhood

Transatlantic movements

Résumé

Le Tribunal International des Crimes contre les Femmes s'est tenu à Bruxelles du 4 au 8 mars 1976 et a rassemblé près de 2 000 femmes venant du monde entier dont plusieurs délégations des Amériques. Cette tribune populaire, événement majeur des féminismes contemporains, est pourtant tombée dans l'oubli, malgré les thèmes majeurs qui y ont été abordés : violences sexuelles, racisme systémique, discriminations économiques…. Cette thèse veut ainsi combler un vide historiographique majeur et propose de restituer le Tribunal dans une généalogie des féminismes transatlantiques contemporains afin d'en analyser les dynamiques d'interactions. Il s'agira de sortir de la traditionnelle « deuxième vague » pour inscrire le Tribunal et ses participantes au sein d'une histoire élargie, et de s'interroger sur le processus de construction de la mémoire des mouvements sociaux et leur inscription dans le temps long. En partant du slogan du Tribunal, « Sisterhood is Powerful, International Sisterhood is More Powerful », cette thèse définira qui est considérée « sœur » et s'interrogera sur les implications symboliques, politiques et sociales de cette appellation afin de mettre en relief les particularités, les synergies et les clivages au sein des mouvements féministes internationaux des années 1970. L'analyse se fera au prisme du comité étasunien, très impliqué dans l'organisation du Tribunal, dans l'optique d'éclairer la circulation des idées, des enjeux et des pratiques féministes entre l'Europe et les États-Unis dans la seconde moitié du XXe siècle.

The International Tribunal on Crimes against Women was held in Brussels from 4 to 8 March 1976 and brought together nearly 2,000 women from all over the world, including several delegations from the Americas. This popular platform, a major event in contemporary feminisms, has nevertheless fallen into oblivion, despite the major themes addressed: sexual violence, systemic racism, economic discrimination.... The aim of this dissertation is to fill a major historiographical gap and to include the Tribunal in a genealogy of contemporary transatlantic feminisms in order to analyse the dynamics of interaction. The aim is to move away from the traditional 'second wave' approach and place the Tribunal and its participants within a broader history, and to examine the process of construction of the memory of social movements and their place in the long term. Starting with the Tribunal's slogan, 'Sisterhood is Powerful, International Sisterhood is More Powerful', this thesis will define who is considered a 'sister' and will examine the symbolic, political and social implications of this designation in order to highlight the particularities, synergies and divisions within the international feminist movements of the 1970s. The analysis will be carried out through the prism of the U.S. committee, which was heavily involved in organising the Tribunal, with a view to shedding light on the circulation of feminist ideas, issues and practices between Europe, the Americas, and the United States in the second half of the twentieth century.