Laïcité et pratiques sportives en France : vers un modèle d'inclusion ou de neutralité stricte ?
Auteur / Autrice : | Anne Plouy |
Direction : | Stéphanie Hennette-vauchez |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 09/12/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École Doctorale Droit et Science Politique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Théorie et Analyse du Droit |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Sous l'impulsion des Jeux Olympiques, la France s'est rassemblée autour des valeurs universelles du sport, célébrant la diversité et les différences. Le gouvernement a déclaré le sport Grande Cause Nationale 2024, soulignant son rôle crucial dans l'inclusion sociale et la cohésion nationale. Pourtant, en septembre 2023, la ministre des Sports, avait annoncé que les athlètes françaises ne seraient pas autorisées à porter le voile en compétition. Cette décision a donné à la cérémonie d'ouverture des JO un arrière-goût amer, contrastant avec la mise en scène d'une France diverse et inclusive, alors qu'une athlète devait remplacer son foulard par une casquette. En effet, une partie de la population, exclue des compétitions, demeurait invisibilisée. En réalité, bien avant cette interdiction officielle, en France, les athlètes musulmanes qui souhaitent porter des signes religieux, faisaient déjà face à des barrières systémiques. Les restrictions imposées par certaines fédérations sportives quant au port de signes religieux, comme les couvre-chefs, ont contribué à leur marginalisation. Ces mesures soulèvent des questions fondamentales sur leur conformité avec la loi de 1905 sur la laïcité et leur caractère potentiellement discriminatoire en matière d'accès au sport. Plus largement, elles interrogent l'impact de ces politiques sur le sentiment d'appartenance des athlètes concernées, et sur l'image d'une société française qui ne reflète pas la diversité de ses citoyens sur la scène sportive. Problématique provisoire : Comment l'application du principe de laïcité dans le cadre sportif en France influence-t-elle l'inclusion ou l'exclusion des minorités religieuses ? Hypothèse de recherche : L'interdiction des signes religieux dans certaines compétitions sportives, pour les athlètes, en France constitue une application particulièrement restrictive du principe de laïcité. Cette approche a des conséquences discriminatoires sur l'accès au sport, en particulier pour les minorités religieuses, et affecte, de manière plus large, la construction citoyenne ainsi que le sentiment d'appartenance à la nation.