Droit de la déontologie publique locale
Auteur / Autrice : | Enzo Pade |
Direction : | Jean-François Kerleo |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | En droit spécialité Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 08/01/2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences Juridiques et Politiques |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : DICE - Droits International, Comparé et Européen |
Equipe de recherche : GERJC - Groupe d'Etudes et de Recherches sur la Justice Constitutionnelle |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
La déontologie est ce principe de la connaissance du juste et convenable définit par Jeremy Bentham dans son ouvrage : « Deontology or the science of morality » ; Il associa alors deux mots provenant de la langue grecque : déontos (ce qui est convenable) et logos (la connaissance). Alors qu'il séparait d'un trait ferme la déontologie du droit car la première relevait, pour lui, du champ de la morale privée, aujourd'hui la déontologie fait partie intégrante du droit. De prime abord un mode d'organisation de certains ordres professionnels, la déontologie est venue dans un second temps s'immiscer dans le droit dit « dur » par l'intervention du législateur qui est venu reconnaitre dans des textes des principes qui relevaient du droit souple jusque-là . De l'organisation privée, nous sommes arrivés à l'organisation de la société publique notamment et dans une première mesure par la déontologie des fonctionnaires au début des années 1980 ,(en sus de la loi de 1983 sur les droits et obligations des fonctionnaires), pour venir embrasser la formation politique quelques années plus tard. Ainsi, en France, ce principe a trouvé une résonnance dans le champ de la politique nationale depuis 30 ans . De ce fait, la question qui se polarise autour de la bonne pratique du mandat en général et de celui de l'élu local à fortiori n'est pas une question récente et sa matérialisation dans le monde législatif est la révélation dans un premier temps d'affaire politico judicaires qui va s'accompagner d'une multitude de réformes. Prises dans un ensemble c'est une refonte de la fonction élective qui est désirée pour plus de transparence et de « bonnes conduites » dans l'objectif de rétablir le lien entre gouvernants et gouvernés en réponse à cette crise de confiance du citoyen envers les élus et les institutions. Longtemps questionnée par la doctrine , la mise en place d'un carcan déontologique entourant les pratiques de l'élus peut se diviser en deux faces d'une même pièce, le volet pénal s'axe sur la répression à des manquements de probité , le volet administratif s'axe sur de l'accompagnement de l'élu en amont d'une pratique qui pourra être sanctionnée par la suite . La déontologie pris sous l'angle du mandat électif local est un univers en pleine extension. Son importance a été récemment consacrée dans la loi du 22 février 2022 dites loi 3DS avec la mise en place d'un référent déontologue pour les collectivités locales et bien avant cela en 2015 avec la mise en place de la charte de l'élu local, le législateur tente depuis une dizaine d'années d'encadrer le mandat local de plus de transparence, de probité et d'éthique. De surcroit, cette mise en place au niveau local d'un processus déontologique qui commence à s'institutionnaliser n'est pas sans poser des difficultés aux acteurs locaux (maires, E.P.C.I. administrations locales etc). Revenir sur ces difficultés sera un des objets de la présente thèse. Par exemple, que ce soit la situation de déport encore mal maitrisée par les élus locaux pour se préserver des situations de prises illégales d'intérêts ou plus largement l'établissement d'un référent déontologue et toutes les questions que ce choix soulève. Et cette évolution peine parfois à se faire comprendre par les premiers acteurs qu'elle concerne . En outre, l'enjeu principal de la thèse est d'étudier au niveau local de quelle(s) manière(s) ce carcan déontologique est et sera - mis en place, si des particularités qui répondent des différences locales sont observables et quelles pistes d'améliorations sont possibles en amont des contrôles juridictionnels et des contentieux naissants. A terme, la question principale est observons nous une pratique uniforme et rationnalisée, ou assistons-nous, a contrario, à la construction d'une certaine autonomie, expérimentation, différenciation des acteurs pour ce faire ?