Thèse en cours

Le sentiment de chez-soi en EHPAD

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Auteur / Autrice : Tony-shina Desrosiers
Direction : Jean-Philippe NauAnthony Beudaert
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de Gestion
Date : Inscription en doctorat le 04/12/2024
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : SJPEG - SCIENCES JURIDIQUES, POLITIQUES, ECONOMIQUES ET DE GESTION
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CEREFIGE - Centre Européen de Recherche en Economie Financière et Gestion des Entreprises

Mots clés

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Résumé

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Près de 90% des Français souhaitent vieillir dans leur domicile actuel ou dans un environnement où ils se sentiraient chez eux en cas de perte d'autonomie (Haut-Commissariat au Plan, 2023). Dans le même temps, la population des 75 ans à 85 ans devrait croître de 49% d'ici 2030, entraînant une augmentation correspondante de la population âgée en perte d'autonomie (ibid.). Ce contexte soulève des inquiétudes quant à l'adéquation des services existants (Haut-Commissariat au Plan, 2023 ; Inspection Générale des Affaires Sociales, 2024). En effet, bien que le maintien à domicile soit privilégié, il n'est pas toujours réalisable (Charras & Cérèse, 2017). Les EHPAD sont des acteurs majeurs dans l'offre de prise en charge, accueillant environ 600 000 usagers (Drees, 2022) et constituant le dernier lieu de vie pour un quart des Français (Drees, 2018). Cependant, ils sont perçus comme des environnements coercitifs et standardisés (Billé, 2016), ce qui conduit souvent à repousser autant que possible l'entrée dans ces établissements (Éloi & Martin, 2017). Ces observations soulèvent des questions quant à la signification du concept de « chez-soi », largement recherché par la société. L'expression commune « chez-soi » masque une complexité sémantique et conceptuelle (Amphoux & Mondada, 1989). Le « chez-soi » évolue avec les phases de la vie (Groger, 1995) et est façonné par diverses variables sociales, culturelles et économiques (Lawrence, 1987 ; Somerville, 1992). Plus qu'un simple lieu physique, le « chez-soi » représente l'identité (Zielinski, 2015), reflétant les choix et les habitudes de vie de l'individu (McCracken, 1986 ; Fischer, 1997 ; Larceneux, 2011). Il devient ainsi une extension de soi-même, assurant la continuité et la stabilité du soi (Belk, 1988), incarnant un sentiment d'enracinement (Leroux, 2008 ; Zielinski, 2015). Être « chez-soi » dépasse le simple fait d'y résider ; c'est l'appropriation, l'attachement, la possession et la maîtrise d'un espace (Belk, 1988 ; Leroux, 2008 ; Larceneux, 2011). En contraste, les autres espaces, qui ne reflète pas cette familiarité, sont perçus comme des « non-lieux » (Larceneux, 2011). L'entrée en EHPAD, souvent associée à une rupture ou un déracinement (Mallon, 2007), soulève la question du chez-soi.