Essais sur le développement et l'intégration accrus des marchés financiers de l'UE
Auteur / Autrice : | Camille Jehle |
Direction : | Céline Gimet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences Economiques - Aix-Marseille |
Date : | Inscription en doctorat le 30/10/2024 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences Economiques et de Gestion d'Aix-Marseille |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : AMSE - Aix-Marseille School of Economics |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Introduction : Bien que l'intégration et le développement financiers aient eu tendance à augmenter dans l'Union européenne (UE) depuis la création de l'Union économique et monétaire, les marchés de capitaux de l'UE restent largement fragmentés (ECB Financial Integration and Structure in the Euro Area, avril 2022). Cette fragmentation est considérée comme un obstacle majeur à l'avenir de l'UE. Des marchés financiers intégrés et développés sont en effet essentiels pour accroître la résilience, la compétitivité et l'autonomie stratégique de l'UE, ainsi que pour financer les transitions verte et numérique. En effet, les marchés financiers s'avèrent essentiels pour fournir des mécanismes de partage des risques qui peuvent réduire l'impact des chocs spécifiques aux pays (Dufrénot et al. (2021)), pour améliorer la capacité d'innovation en facilitant l'investissement dans des projets à haut risque (Brown et al. (2009)), et pour débloquer des financements pour la transition verte de l'Europe (Aghion et al. (2022)). Ce projet vise à répondre à la question de savoir pourquoi nous avons besoin d'un marché unique des capitaux en Europe. Plus précisément, je souhaite évaluer concrètement dans quelle mesure l'approfondissement et l'intégration des marchés financiers de l'UE profiteront aux différents acteurs de l'économie européenne. Pour répondre à cette question, j'ai structuré ma recherche en trois grands chapitres, chacun consacré à l'un des trois acteurs économiques suivants : les ménages, les investisseurs et les entreprises, ces trois acteurs étant cités par la Commission européenne comme les principaux bénéficiaires d'une Union des marchés de capitaux (UMC). Chapitre 1 : Tout d'abord, sur la base de travaux menés en collaboration avec J-B. Gossé (Banque de France) et E. Farvaque (Université de Lille), j'étudie le lissage des revenus au niveau régional. Nos résultats mettent en lumière l'importance des différents canaux de lissage des revenus, révélant en particulier comment ils diffèrent entre le cur et la périphérie de l'Union et comment ils ont évolué depuis la crise de 2008. En ce qui concerne plus spécifiquement le canal du capital, nous constatons que 19 % des chocs sur les salaires agrégés en Europe occidentale sont lissés par les revenus du capital, presque autant que par les transferts publics (23 %). Nos résultats mettent donc en évidence le rôle possible des marchés de capitaux dans l'atténuation des chocs sur les revenus et suggèrent donc de poursuivre le développement financier dans les différentes régions de l'UE. Un tel développement augmenterait la capacité à atténuer l'impact des chocs asymétriques et renforcerait la résilience de l'union monétaire. Chapitre 2 : Deuxièmement, sur la base d'un article co-publié avec J-B. Gossé (Banque de France), j'étudie les gains de diversification au sein de l'UE afin de montrer comment les marchés européens développés et intégrés peuvent offrir de nouvelles opportunités aux investisseurs. En utilisant uniquement les informations disponibles lors de l'allocation des portefeuilles, nous trouvons au cours de la dernière décennie des gains de diversification très significatifs pour sept pays européens (43% du total des investissements de l'UE en actions cotées), et pour jusqu'à 11 pays (57% de ces investissements) dans le cadre de restrictions moins contraignantes. En tenant compte des risques institutionnels et politiques des portefeuilles, nous constatons que les gains significatifs sont également compatibles avec les préférences observées des investisseurs. Nos résultats tendent donc à confirmer, du point de vue des investisseurs financiers, les avantages de l'approfondissement de l'UMC - pour faciliter davantage les investissements transfrontaliers -, du développement des marchés financiers et de l'amélioration de la qualité des marchés financiers. marchés financiers et d'améliorer la qualité des institutions dans les pays d'Europe Centrale et Orientale. Chapitre 3 : Enfin, en utilisant l'exemple du financement des start-ups, je souhaite étudier comment le développement de marchés de capitaux intégrés peut contribuer au financement de l'innovation dans l'UE. Ce chapitre tentera d'examiner l'impact des investisseurs étrangers qui financent les jeunes entreprises innovantes dans l'UE. D'une part, on peut s'attendre à ce que les jeunes entreprises financées par des investisseurs en capital-risque extracommunautaires choisissent moins fréquemment de s'introduire en bourse sur une place européenne ou qu'elles soient plus souvent rachetées par une société hors-UE, toutes choses égales par ailleurs. D'autre part, de telles participations étrangères pourraient toutefois également être bénéfiques aux start-ups en leur offrant davantage de financements et d'opportunités de croissance.