le testament numérique
Auteur / Autrice : | Assim Souidi |
Direction : | Fabienne Labelle, Alina Goncharova |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit Privé |
Date : | Inscription en doctorat le 28/11/2024 |
Etablissement(s) : | Tours |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences de la Société : Territoires, Economie, Droit - SSTED |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de Recherche juridique interdisciplinaire François Rabelais |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
A ce jour, en France, lorsqu'une personne veut prendre des dispositions à cause de mort, elle doit rédiger un testament. Quatre types de testament sont valables, lesquels supposent le respect d'un formalisme précis et protecteur. Les testaments les plus courants sont le testament authentique reçu par le notaire et le testament olographe, écrit, daté et signé de la main du testateur. Une inscription du document au fichier central des dernières volontés est possible et recommandée de manière à ce que le testament soit retrouvé quel que soit le lieu d'ouverture de la succession. Le testament peut contenir des dispositions patrimoniales (legs, exhérédation, ) ou extrapatrimoniales (reconnaissance d'enfant, désignation d'un tuteur, ) A ce jour, il n'est pas possible en France de laisser ses dernières volontés sous une forme numérique. Les progrès scientifiques, les processus de migration active et la numérisation ont provoqué des changements importants dans l'organisation des activités juridiques ; le droit des successions n'y échappera pas. En 2021, le 117ème Congrès des Notaires français a présenté une proposition particulièrement innovante : autoriser le testament numérique en droit français dans certains cas. Il est ainsi proposé de compléter la section du Code civil intitulée « Règles particulières relatives à la forme de certains testaments » (articles 981-1001) par l'article 1001-1, où il convient de préciser qu'un testament peut être fait par tout moyen d'expression, y compris numérique, dans des circonstances exceptionnelles. Si d'un point de vue sociologique, il peut paraître inévitable d'adapter la législation à la génération 3.0 née dans le monde des pixels, d'un point de vue juridique, le modèle reste à imaginer. En particulier, se posera la question du modèle numérique à choisir (enregistrements audio-vidéo, création d'une application distincte avec connexion d'identification via un compte, blockchain ). La sécurité juridique ne devant pas céder aux injonctions de modernité et de transition digitale, la généralisation du testament numérique n'est pas dans l'actualité du droit français. Il reste néanmoins qu'une réflexion peut être menée dans la continuité des premiers travaux proposés par les notaires quant aux conditions juridiques de son éventuelle admission. Ces réflexions amèneront notamment à s'interroger sur les questions suivantes : Qu'en est-il du testament numérique sur le sol européen et plus largement à l'international ? Quels modèles et quelles conditions ont été retenus ? Quel pourrait être un modèle français de testament numérique ? Quelle place tiendrait le juge dans l'appréciation de sa validité et son caractère exécutoire ? Quelle cybersécurité pourrait-on lui accorder ? Une harmonisation européenne pourrait-elle être possible ? Le testament numérique est d'un intérêt majeur au regard de ses enjeux juridiques, humains et sociaux en France, en Europe et à l'étranger.