Thèse en cours

De l'UNADFI aux ADFi locales, un portrait sociologique de ceux qui luttent bénévolement contre les dérives sectaires en France.

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Auteur / Autrice : Alexis Wurmlinger
Direction : Celine Bryon-portet
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : ETUDES CULTURELLES spécialité Etudes culturelles
Date : Inscription en doctorat le 30/09/2024
Etablissement(s) : Université de Montpellier Paul-Valéry
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, Littératures, Cultures, Civilisations (Montpellier ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IRIEC - L'institut de recherche intersite études culturelles

Mots clés

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Résumé

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La lutte contre les dérives sectaires prend racine en 1974 avec la création de la première ADFI. Elle marque un changement radical dans le paysage français qui jusqu'alors se montrait compatissant avec les communautés désignées par cette association comme « nouvelles sectes ». Il faut attendre 1982 avec le rapport Vivien, puis décembre 1995 avec l'enquête parlementaire pour voir le gouvernement se saisir de la question. Les suicides collectifs de l'Ordre du Temple Solaire (1994 en Suisse et au Canada et 1995 en France), changent la perception du grand public vis-à-vis de ces groupes et entrainent une vive réaction de l'État qui crée la Mils, puis la Miviludes pour mener une action gouvernementale structurée contre ces communautés. Les associations sont inséparables de la lutte menée en France contre les dérives sectaires. Ce rôle prépondérant des associations se retrouve jusque dans le fonctionnement de la Miviludes qui accorde un siège au président de l'Unadfi dans son conseil d'orientation. Ces associations font aussi parvenir leurs résultats et avancées à la Miviludes. Elles ont aussi le soutien du gouvernement par l'intermédiaire d'un soutien financier et du statut d'association reconnue d'utilité publique. Pour comprendre l'attrait de ces bénévoles pour les communautés dites « sectaires », il faut introduire la sociologie de ceux qui les composent. Il existe un lien profond entre les premiers bénévoles et ces communautés, ils appartiennent souvent aux mêmes familles. En 2007 Etienne Ollion notait un changement dans les raisons qui poussent les bénévoles à intégrer cette association. Ils ne sont plus de la même famille que ceux qu'ils cherchent à aider. Ce changement dans les motivations va de pair avec des modifications dans le fonctionnement ainsi que dans les actions menées. L'aspect local est le plus souvent ignoré au profit de l'UNADFI qui lisse les aspérités des ADFI parsemées en France. Une des facettes de cette centralisation permet la maitrise de la communication et de l'image qui est dépeinte de ces associations. Nous souhaitons donc mener une grande enquête auprès des Adfi afin de déterminer le rôle qu'elles jouent, le recul et l'interprétation qu'elles ont de cette situation. Nous souhaitons observer si au cours du doctorat des changements émergent à la suite de l'adoption de la loi 2024-420 du 10 mai 2024 qui vient renforcer le pouvoir de ces associations, leur permettant de se porter partie civile lors des procès qui mettent en scène des individus soumis ou à l'origine de dérives sectaires.  Avant cela, la loi About-Picard du 18 juin 2001 permettait déjà à l'UNADFI de se porter partie civile. Ainsi ce changement législatif vient renforcer la lutte au niveau local. Outre cet aspect, une antenne ne peut voir le jour que par le biais du parrainage d'une autre ADFI, cette thèse cherche aussi à comprendre si d'autres réseaux sous-tendent la création d'une ADFI. Ainsi, cette thèse cherche aussi à comprendre les raisons qui poussent un bénévole à ouvrir une antenne locale.