Caractérisation temporelle, spectrale et non-linéaire des signaux EEG du cycle veille-sommeil dans la narcolepsie, l'hypersomnie idiopathique et les parasomnies du sommeil lent
Auteur / Autrice : | Xiaoxi Ren |
Direction : | Sofiane Ramdani, Yves Dauvilliers |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | SYAM - Systèmes Automatiques et Micro-Électroniques |
Date : | Inscription en doctorat le 01/12/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Montpellier (2022-....) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Information, Structures, Systèmes (Montpellier ; 2015-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Informatique, de Robotique et de Micro-électronique de Montpellier |
Equipe de recherche : Département Robotique |
Mots clés
Résumé
Le sommeil est un état physiologique indispensable à la vie, présent chez tous les organismes vivant disposant d'un réseau neuronal et glial. Les troubles du sommeil sont fréquents et diverses, pouvant affecter un quart de la population générale adulte. Ces différentes troubles du sommeil ont un impact sur le fonctionnement diurne et la qualité de vie [1]. Nous nous intéresserons plus particulièrement à trois pathologies primaires du sommeil : narcolepsie [2,3], hypersomnie idiopathique [4,5], parasomnie [6,7]. Un outil puissant pour étudier l'activité cérébrale lors du cycle veille sommeil est l'électroencéphalographie (EEG) qui permet d'enregistrer l'activité électrique synchronisée des neurones corticaux. Les oscillations des signaux EEG peuvent révéler différents niveaux d'organisation et leurs fréquences sont associées à des états physiologiques. Dans le cadre du sommeil, l'EEG joue un rôle majeur dans la distinction du sommeil lent et paradoxal, du fait de leur régime oscillatoire très différent. Pour ce projet, nous prévoyons d'enregistrer les signaux EEG en haute densité, c'est-à-dire avec de nombreuses électrodes, afin de comparer les activités localement de chaque zone du cerveau et de mettre aussi en évidence les interactions entre les différents réseaux neuronaux, quantifiés par des corrélations ou des mesures de causalité. Les méthodes classiques d'exploration des signaux EEG sont essentiellement basées sur des estimations de densité spectrale de puissance et sont donc linéaires par nature. Cependant, des approches plus récentes qui s'appuient sur les théories des systèmes dynamiques non-linéaires et de l'information ont montré leur intérêt et leur capacité à fournir de nouvelles mesures sensibles et discriminantes [8-10]. Ces méthodes dites d'analyse non-linéaire [11] sont particulièrement adaptés à l'exploration de l'activité des neurones dont le comportement dynamique non-linéaire est clairement établi. Dans le cadre de ce projet de thèse, nous envisageons d'exploiter des mesures non-linéaires (appelées aussi mesures de complexité) de façon complémentaire aux caractéristiques fréquentielles pour définir des signatures plus complètes des signaux EEG expérimentaux. En particulier, nous nous focaliserons sur des mesures de récurrence pour lesquelles nous avons déjà obtenu des résultats sur les plans méthodologique et computationnel, notamment dans le domaine des signaux EEG [12,13]. Les caractéristiques ainsi obtenues pourront alimenter les algorithmes d'apprentissage machine pour améliorer les performances en termes de classification ou de prédiction. Le projet s'articule autour de trois différents axes. Un premier volet consistera à caractériser la cataplexie, symptôme de la narcolepsie, chez l'homme et son lien (et ses différences) avec le sommeil paradoxal, avec qui elle est souvent assimilée. Les analyses viseront à étudier d'une part le système nerveux autonome durant les stades du sommeil et la cataplexie, et d'autre part à identifier des marqueurs électroencéphalographiques de la cataplexie. Une seconde étude se concentrera sur l'hypersomnie idiopathique et l'organisation du sommeil lent profond ainsi que l'inertie du réveil en incluant des données EEG en haute densité (EEG 128 canaux). Enfin, le troisième axe sera consacré à la collecte des données en haute densité dans les parasomnies du sommeil lent profond, comme le somnambulisme afin de préciser les structures endormies et éveillées pendant ces épisodes moteurs dissociés.