Processus d'adaptation chez Achromobacter
| Auteur / Autrice : | Caroline Demeule |
| Direction : | Lucie Amoureux, Arnaud Magallon |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Médecine, microbiologie et maladies transmissibles |
| Date : | Inscription en doctorat le 04/11/2024 |
| Etablissement(s) : | Dijon, Université Bourgogne Europe |
| Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Environnements, Santé |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Agroécologie |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Depuis plusieurs années le laboratoire de bactériologie du CHU de Dijon travaille sur les bactéries du genre Achromobacter, qui sont des bacilles à Gram négatif non fermentaires pathogènes opportunistes, principalement décrits dans les prélèvements respiratoires de patients atteints de mucoviscidose mais également responsables de différents types d'infections comme des bactériémies, des endocardites ou des pneumopathies, essentiellement chez les populations immunodéprimées. Les souches cliniques présentent une multi-résistance naturelle aux antibiotiques, mais également de fréquentes résistances acquises à des antibiotiques d'intérêt médical majeur comme les fluoroquinolones ou les carbapénèmes, et parfois dès la primo-colonisation. Les mécanismes de résistance et les sources de contamination pour les patients sont peu étudiés à ce jour. Ces bactéries possèdent un réservoir environnemental, décrites dans le milieu hospitalier et domestique mais également dans les eaux de surfaces ou les boues environnantes. Les produits pharmaceutiques, comme le diclofénac, l'ofloxacine ou le sulfaméthoxazole sont des composés issus des activités humaines et représentent une source importante de pollution des eaux de surface. Il est possible que l'exposition des souches à ces polluants pharmaceutiques favorise la sélection de résistance aux antibiotiques. Ce projet s'inscrit dans la continuité d'un master 2 dont l'objectif était d'estimer in vitro les effets de l'exposition d'une sélection de souches cliniques d'Achromobacter à des polluants pharmaceutiques comme le diclofénac, anti-inflammatoire non stéroïdien, ou l'ofloxacine sur l'évolution des phénotypes de résistance. Parmi les résultats de notre travail, nous avons observé qu'à de fortes concentrations, des mutants au diclofénac « one step » obtenus in vitro, sélectionnés et étudiés, présentaient un niveau de résistance plus élevé aux fluoroquinolones. Les mécanismes en cause ne sont pas encore élucidés et le seront au cours de cette thèse d'université, mais ils pourraient découler d'une surexpression d'un système d'efflux ou d'une organisation en biofilm fréquemment retrouvée dans l'environnement et connue pour induire une augmentation de la résistance aux antibiotiques. L'objectif principal de ce travail sera d'étudier certains processus d'adaptation d'Achromobacter, en deux axes : l'étude de l'impact de l'exposition des souches à différents polluants sur l'émergence de résistance aux antibiotiques et l'étude de la formation de biofilms. Le premier axe approfondira les précédents travaux sur l'étude des mécanismes mis en uvre dans la résistance aux antibiotiques observée après exposition au diclofénac et à l'ofloxacine, et sera éventuellement étendue à d'autres polluants pharmaceutiques. Le second axe étudiera la formation de biofilm par Achromobacter dans différentes conditions expérimentales. L'utilisation de la technologie OCT plein champ (optical coherence tomography) permettrait de comprendre et caractériser la dynamique de formation du biofilm sur différents supports (dispositifs médicaux, lentilles de contact, verre, plastique ) à partir d'une sélection de souches d'intérêt clinique et dans différentes conditions d'exposition à différentes substances pharmaceutiques. Ces approches permettront de mieux comprendre les liens éventuels entre type de biofilm et colonisation chronique ou résistance aux antibiotiques, non seulement dans l'environnement, mais également chez les patients.