Conserver et produire la nature : la notion d'ordre naturel chez les physiocrates
Auteur / Autrice : | Raoul Cappe |
Direction : | Thierry Hoquet |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Inscription en doctorat le 07/10/2024 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage et modélisation |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherches philosophiques : Les dynamiques de l'invention philosophique, scientifique et artistique |
Mots clés
Résumé
Au regard des interrogations écologiques actuelles, quelle signification donner à l'idée que la valeur vient de la terre ? La recherche rend compte d'une réélaboration de l'idée de Nature dans la Modernité philosophique ; et de la manière dont elle s'exprime dans la science économique naissante, à l'intersection d'une théorie du droit naturel et d'une philosophie naturelle en mutation. Ce basculement s'illustre de manière privilégiée dans le mouvement physiocratique des Lumières, dirigé par le médecin François Quesnay (1694-1774). Les Economistes affirment avoir fondé une nouvelle science basée sur un ordre connu par l'évidence : celui des lois naturelles qui doivent gouverner le Royaume agricole. Dans celui-ci, toute la valeur doit venir du produit net tiré exclusivement du travail agricole et de la libre-circulation des richesses. Il faut ainsi comprendre comment l'idée de nature agit comme concept pratique dans la doctrine des Physiocrates, dictant les relations des hommes entre eux mais aussi envers leur environnement. La terre est pensée comme une puissance généreuse et inépuisable mais qui s'affranchit alors d'un rapport de réciprocité dans l'échange. C'est donc une reconfiguration proprement économique de l'idée d'animal-machine qui semble s'opérer : d'abord modèle scientifique, la nature-machine devient un objet politique orienté vers un usage rationnel mais indéfini. La nécessité de la (re)production des richesses naturelles s'accompagne-t-elle finalement d'une conscience de certaines limites physiques et métaphysiques de la nature ?