Thèse en cours

Nouveau biomatériau pour lutter contre la résistance aux antibiotiques dans le cas de la régénération osseuse : aperçu des interactions oligonucléotides-minéraux

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Auteur / Autrice : Flavie Gaudin
Direction : Tina Kauss
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Chimie et Technologies pour le vivant
Date : Inscription en doctorat le 07/11/2024
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences chimiques
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Acides nucléiques : Régulations Naturelles et Artificielles
Equipe de recherche : CHEMBIOPHARM: Molecular and supramolecular chemistry of nucleic acid for health

Résumé

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Ce projet interdisciplinaire aborde deux problématiques majeures. La première concerne la reconstruction osseuse, en réponse à des défauts critiques causés par des accidents, des maladies ou des cancers, que le corps humain ne peut réparer naturellement. Le projet s'intéresse à l'utilisation des phosphates de calcium, en particulier des apatites biomimétiques, pour leurs excellentes propriétés biocompatibles, bioactives et ostéoconductrices. Malgré leur longue histoire d'utilisation, des recherches continues sont cruciales pour améliorer ces matériaux, notamment en les façonnant à basse température. Cependant, les infections, principalement causées par des bactéries telles que Staphylococcus aureus, sont fréquentes dans ce type de chirurgie, et les stratégies actuelles utilisant des antibiotiques localisés deviennent moins efficaces en raison de l'émergence de bactéries résistantes. Pour lutter contre ces infections résistantes, l'utilisation d'acides nucléiques antimicrobiens a récemment prouvé son potentiel, notamment les oligonucléotides antisens, qui peuvent cibler spécifiquement les gènes de résistance ou de viabilité des bactéries, régulant ainsi l'expression des gènes et inhibant la production de certaines protéines. Ces oligonucléotides modifiés chimiquement, conçus pour améliorer l'entrée et la stabilité cellulaires, offrent deux stratégies : tuer directement les bactéries ou restaurer leur sensibilité aux antibiotiques. Les travaux de l'équipe ChemBioPharm, dirigée par le professeur Kauss, ont démontré l'efficacité d'un oligonucléotide lipidique contre le gène de résistance blaCTX-M15 chez Escherichia coli, et continuent de chercher des solutions pour d'autres bactéries comme Staphylococcus aureus. L'idée de ce travail est donc de proposer une approche systémique pour comprendre les mécanismes d'interaction entre les phosphates de calcium et les acides nucléiques, indépendamment de leurs compositions chimiques. Certes, bien qu'il existe peu d'études examinant l'interaction entre l'ADN/ARN et le phosphate de calcium, aucune n'a spécifiquement exploré les oligonucléotides chimiquement modifiés à des fins thérapeutiques. Un deuxième volet permettra de concevoir de nouveaux oligonucléotides (lipidiques) modifiés chimiquement ciblant spécifiquement les S. aureus résistants, caractéristiques de la reconstruction osseuse, avec une bonne capacité à interagir avec le phosphate de calcium. En effet, si quelques séquences ont été développées, aucune n'a subi de modification chimique avec des lipides, évitant ainsi la nécessité d'une formulation complexe. Le dernier volet de cette recherche portera sur l'ajout de ces molécules thérapeutiques à un substitut massif de phosphate de calcium comme le ciment. Il s'agira de tester l'efficacité bactérienne et de comprendre les différents mécanismes impliqués depuis la phase de durcissement du ciment jusqu'à l'interaction entre le phosphate de calcium chargé et la cellule bactérienne pour proposer des dispositifs médicaux antibactériens adaptés. Il est important de noter que si l'utilisation d'oligonucléotides thérapeutiques pour la régénération osseuse a été envisagée, elle n'a jamais été explorée dans le contexte de la lutte contre la résistance aux antibiotiques dans ce type de chirurgie.