Inversion jointe polarisation provoquée et sismique appliquée aux géosciences de l'environnement
Auteur / Autrice : | Jessy Richard |
Direction : | André Revil |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences Pour l'Ingénieur |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2024 |
Etablissement(s) : | Chambéry |
Ecole(s) doctorale(s) : | Sciences Ingénierie Environnement |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Environnements, Dynamiques et Territoires de la Montagne |
Equipe de recherche : Morphodynamiques |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Au cours de la dernière décennie, différents travaux scientifiques ont permis le développement des méthodes d'auscultation géophysiques. Chaque méthode est limitée par les informations qu'elle fournit sur l'état du sous-sol et pour le suivi des phénomènes dynamiques qui s'y déroule. D'autre part chaque méthode est limitée de par sa sensibilité spatiale. Différents travaux au cours des deux dernières décennies ont montré l'intérêt de l'inversion jointe entre des données acquises en résistivité électrique et en sismique réfraction pour du monitoring de digues ou en contexte de permafrost. La résistivité électrique fournit ainsi des informations sur les variations de la teneur en eau, tandis que la sismique apporte des informations sur la résistance mécanique du sous-sol avec une sensibilité spatiale des deux méthodes qui sont complémentaires . La majorité de ces travaux utilise une variante de loi d'Archie et ne prend ainsi pas en compte le phénomène de polarisation électrique autour des grains à l'échelle microscopique. Dans les études géologiques profondes utilisant des méthodes géophysiques, des conductivités électriques anormales corrélées et de faibles vitesses ont déjà été observées. Dans la littérature géophysique, les mesures électriques et sismiques à proximité de la surface font l'objet de caractérisations pétrophysiques. C'est parce que la résistivité électrique et la vitesse sont toutes deux fonctions de la porosité. Le meilleur résultat obtenu lors de l'inversion conjointe des données de résistivité électrique et de vitesse sismique est effectué par une technique de minimisation du produit vectoriel des gradients des deux propriétés, et qui a connu un grand succès depuis. La méthode de polarisation provoquée est une technique d'imagerie géophysique qui étend la méthode de résistivité électrique aux phénomènes de polarisation basses fréquences. Cette méthode a fait l'objet de nombreux travaux novateurs ayant pour but une meilleure compréhension des phénomènes électrochimiques sous-jacents. Elle permet d'obtenir une meilleure imagerie des propriétés pétrophysiques du sous-sol comme la teneur en eau, l'argilosité, et la perméabilité en prenant en compte la conductivité dite de surface autour des grains du composite poreux. La sismique réfraction est une méthode géophysique utilisée pour étudier les propriétés en mesurant le temps de trajet mis par les ondes sismiques pour se propager à travers le milieu poreux / fracturé entre des sources émettrices et des récepteurs (géophones). Cette méthode est largement utilisée dans divers domaines, notamment la géotechnique et l'ingénierie civile. Pour ce qui est du traitement conjoint entre la polarisation provoquée et la sismique réfraction, il n'existe à ce jour aucune solution publiée sur ce sujet. Alors que la polarisation provoquée devient incontournable pour les diagnostics impliquant des variations de teneur en eau, l'inversion avec des données sismiques permettrait de préciser la distribution de la résistance mécanique du sous-sol avec des relations pétrophysiques entre propriétés géomécaniques et géoélectriques. Le projet de thèse vise à enrichir les méthodes d'auscultation géophysiques en combinant la méthode de polarisation provoquée et la méthode de sismique réfraction. Les objectifs spécifiques comprennent la caractérisation des sols, l'optimisation des procédures de traitement des signaux, le développement d'un algorithme d'inversion conjointe des deux types de signaux géophysiques, et la mise en uvre opérationnelle des sites d'étude variés. Ce projet de thèse permettra une avancée significative dans la compréhension des propriétés du sous-sol, avec des applications pratiques concernant la géotechnique et l'ingénierie civile.