Risque économique et religion

Economic risk and religion

• Auteur / Autrice : Lucy Grinker
• Direction : Eva Raiber
• Type : Projet de thèse
• Discipline(s) : Sciences Economiques - Aix-Marseille
• Date : Inscription en doctorat le 01/09/2024
• Etablissement(s) : Aix-Marseille
• Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences Economiques et de Gestion d'Aix-Marseille
• Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : AMSE - Aix-Marseille School of Economics

Mots clés

Mots clés libres

Risque économique

Religion

Économie de la religion

Incertitude

Risque

Economic risk

Religion

Economics of religon

Uncertainty

Risk

Résumé

Ce projet de thèse porte sur l'intersection entre le comportement économique et la pratique religieuse, en particulier dans les pays en développement. Outre la prévalence de la religiosité - 8 personnes sur 10 dans le monde déclarent croire en Dieu (Pew Research Center, 2012) -, l'importance de comprendre le comportement économique qui sous-tend les choix religieux est soulignée par l'immense pouvoir que détiennent les institutions religieuses, même dans les États laïques, et par le lien entre le fondamentalisme religieux et les incidents violents (Iannaccone et Berman, 2006). Les pays en développement affichent une religiosité particulièrement élevée et, au sein des pays, les populations pauvres font état de niveaux d'intensité religieuse plus élevés (Bentzen, 2021). Il est donc particulièrement surprenant que ce soient les individus aux moyens particulièrement limités qui consacrent le plus de ressources aux biens religieux. Compte tenu des niveaux élevés de risques non assurés auxquels les individus sont confrontés dans les pays en développement et les contextes socio-économiques défavorisés, le risque a été une explication particulièrement explorée pour expliquer pourquoi les individus se tournent vers la pratique religieuse. Premièrement, il existe des preuves convaincantes que les institutions religieuses fonctionnent comme des communautés informelles de partage des risques (Bentzen, 2018 ; Auriol, 2019 ; Berman, 1998 ; Chen, 2010). Deuxièmement, les individus se tournent vers la religion pour faire face psychologiquement aux chocs négatifs (Abu-Raiya, H., & Pargament, K. I, 2015) et, enfin, dans l'espoir qu'un Dieu interventionniste puisse modifier leurs résultats risqués (Auriol, 2019a ; Auriol, 2019b). Démêler ces différents mécanismes potentiels et explorer les preuves de leur importance relative dans les contextes développementaux est l'intérêt principal de cette proposition de thèse. Le premier chapitre proposé s'appuie sur une expérience en laboratoire sur le terrain en Inde, qui étudie si les individus utilisent la pratique religieuse pour tenter d'influencer leurs résultats risqués. Le deuxième chapitre vise à étudier le risque sous l'angle des soins de santé en Afrique du Sud, en examinant si l'augmentation du risque sanitaire accroît l'affectation des ressources individuelles aux biens religieux. Inversement, il examine l'influence de la religiosité sur les comportements sanitaires à risque dans le contexte de la pandémie de Covid-19. Enfin, je propose d'étudier l'augmentation des paiements de transfert en tant que facteur contribuant à la sécularisation en République d'Irlande, afin de déterminer si l'amélioration de la sécurité sociale a fonctionné comme un substitut aux services des institutions religieuses, à savoir l'Église catholique.

This thesis project is concerned with intersection between economic behaviour and religious practice, particularly in developing country settings. In addition to the sheer prevalence of religiosity - 8 in 10 of the world's population report believing in God (Pew Research Center, 2012) - the importance of understanding the economic behaviour that underpins religious choices is underscored when one considers the immense power religious institutions hold, even in secular states, and the connection between religious fundamentalism and incidents of violence (Iannaccone and Berman, 2006). Developing countries exhibit particularly high religiosity and, within countries, impoverished peoples report higher levels of religious intensity (Bentzen, 2021). It is thus particularly puzzling, that it is the very individuals with particularly limited means who might dedicate more of their resources to religious goods. Considering the high levels of uninsured risk that individuals face in developing countries and lower socio-economic settings, risk has been a particularly explored explanation for why individuals might turn to religious practice. Firstly, there is convincing evidence that religious institutions function as material informal risk-sharing communities (Bentzen, 2018; Auriol, 2019; Berman, 1998; Chen, 2010). Secondly, individuals turn to religion to psychologically cope with negative shocks (Abu-Raiya, H., & Pargament, K. I, 2015) and, finally, in the hope that an interventionist God might materially alter their risky outcomes (Auriol, 2019a; Auriol, 2019b). Disentangling these different potential mechanisms and exploring evidence of their relative importance in developmental settings is the key interest of this thesis proposal. The first proposed chapter makes use of a lab-in-the-field experiment in India, which explores if individuals use religious practice in an attempt to influence their risky outcomes. The second chapter aims to look at risk through the lens of healthcare in South Africa, examining if increasing health risk increases individual allocation of resources to religious goods. Conversely, it looks at the influence of intensity of religiosity on risky health behaviours in the context of the Covid-19 pandemic. Lastly, I propose exploring the rise of transfer payments as a contributing factor to secularisation in the Republic of Ireland, to explore if an improved social safety functioned as a substitute for the services of religious institutions, namely the Catholic Church.