Thèse en cours

La supériorité aérienne dans les écrits théoriques des stratèges occidentaux, sa traduction doctrinale et son application pratique.

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Auteur / Autrice : Thibaut Guilbert
Direction : Martin Motte
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Histoire militaire, défense et sécurité
Date : Inscription en doctorat le 31/08/2024
Etablissement(s) : Université Paris sciences et lettres
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Langues et civilisations à tradition orale
établissement opérateur d'inscription : EPHE PARIS

Résumé

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Pour quasiment toutes armes aériennes occidentales, acquérir la supériorité aérienne est primordial pour pouvoir ensuite imposer sa volonté sur son adversaire. A en croire l'aviateur militaire et stratège américain John Warden, elle est décisive à la victoire militaire. Si cette condition est essentielle et impérative, le sujet vaut certainement la peine d'être étudié en profondeur. D'abord, une étude d'une série des théories de la puissance aérienne sera faite en vue de faire une synthèse des différentes perceptions concernant la supériorité aérienne et comment l'acquérir. Ensuite, une étude de plusieurs cas historiques pour voir si et comment la supériorité aérienne a été acquise par une des parties combattantes sera faite. Nous nous concentrerons sur les conflits de l'âge des missiles, car cette technologie est sûrement celle qui avait le moins été envisagée par les stratèges. La Guerre du Vietnam sera étudiée en premier. Non seulement ce conflit mis en évidence le défi américain à adapter une doctrine nucléaire face à un adversaire conventionnel, mais le résultat de leurs expériences fut un traumatisme qui fit écho jusqu'à aujourd'hui. Le grand traumatisme américain consistait en partie à avoir un très faible taux de victoires aériennes d'environ 2 :1, alors que le taux de victoire lors de la Guerre de Corée avait été de 12 :1, voir plus. Mais cette conviction était fausse, ce qui mena à des choix basés sur de fausses présomptions. Nous verrons lesquels… Les guerres israélo-arabes seront également passées en revue. Lors de la Guerre des Six Jours, les forces israéliennes acquièrent la supériorité aérienne en quelques jours. Contrairement, lors de la Guerre du Yom Kippour, les forces y peinaient. Elles y arrivèrent finalement, avec des leçons qui furent, ou pas, appliquées lors des combats de la vallée du Bekaa. Quelles leçons devons-nous retenir de ces guerres aériennes au Moyen-Orient ? Restant dans le Moyen Orient, la guerre Iran-Irak qui fit rage de 1980 à 1988 sera examinée. Quels efforts, s'ils y en avaient, fut mis en place pour acquérir la supériorité aérienne ? Ensuite, la victoire écrasante des États-Unis et de ses alliés dans la Guerre du Golfe en 1991 a formé la base de la doctrine occidentale de la puissance aérienne aujourd'hui. La supériorité aérienne fut acquise en un temps record, et nous verrons comment. Moins d'une décennie plus tard, le modèle occidental qui paraissait désormais invincible se heurta à la dure réalité de l'ex-Yougoslavie, où l'opération Allied Force en 1999 mis en œuvre pratiquement les mêmes moyens que la Guerre du Golfe, mais avec des résultats beaucoup moins convaincants. Pourquoi cela ?