Calibrations absolues et relatives des taux de production de l'hélium 3 cosmogénique : nouveaux sites de calibration dans les zones géographiques sous documentées (Cap Vert, Sibérie, Himalaya, Groenland, Antarctique), et intercalibration avec les isotopes cosmogéniques du béryllium (10Bec) et du néon (21Nec).
Auteur / Autrice : | Bouchaïb Tibari |
Direction : | Pierre-henri Blard, Evelyn Füri |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Géosciences |
Date : | Inscription en doctorat le 31/10/2024 |
Etablissement(s) : | Université de Lorraine |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale SIReNa - Science et ingénierie des ressources naturelles |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CRPG - Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques |
Mots clés
Résumé
Introduction L'hélium 3 cosmogénique (3Hec) est un outil isotopique ayant un rôle de plus en plus important pour caractériser la dynamique de la surface de la Terre. Il est ainsi un complément du 10Be cosmogénique, car il est plus adapté aux environnements volcaniques et mafiques, le 10Be étant mesuré en routine seulement dans le quartz. Cependant, la connaissance du taux de production de l'3Hec reste très incomplète dans de nombreuses régions du globe, ce qui affecte la précision et la justesse des interprétations. Un enjeu important est d'améliorer la connaissance des taux de production de l'3Hec, en particulier dans les régions sous documentées (Asie, Afrique, hautes latitudes et hautes altitudes). Objectifs Cette thèse vise à compléter les sites de calibration du taux de production de l'3Hec en étudiant plusieurs sites géographiques qui présentent peu ou pas de données (Sibérie), ou pour lesquelles les rares données existantes donnent des résultats controversés (Cap Vert et zone Atlantique tropical). De plus, les données empiriques documentant les rapports de production 3He/10Be suggèrent des variations mal comprises, qui ont donné lieu à des hypothèses encore discutées sur la dépendance altitudinale du rapport 3He/10Be. La variation du ratio 3He/10Be en altitude est-il une réalité impliquant des processus de production exotiques (Gayer et al., 2004, Dunai et al 2007) ; ou bien est-ce un artefact géomorphologique (Blard, 2021) ? Les régions ciblées sont le Cap-Vert et la Sibérie, où des coulées basaltiques datées avec précision par de nouvelles données 14C et Ar-Ar sont disponibles, ainsi que toutes les zones ayant des larges gammes d'altitudes et de latitudes (conditions climatiques variables) pour la calibration croisée 3He vs 10Be et 3He vs 21Ne (Eurasie, Océanie, Afrique, Amérique centrale, du Groenland et de l'Antarctique). Méthodologie Le projet scientifique consistera avant tout à produire de nouvelles données géochronologiques et géochimiques dans les régions cibles avec 2 approches complémentaires : 1) Calibration absolue des taux de production de l'3Hec à partir de surfaces datées indépendamment par 14C (coulée de lave en Sibérie) et Ar/Ar (Cap Vert) entre 100 et 10 ka avec 5% de précision ; et 2) calibration croisée entre les ratios de taux de production suivants : 3Hec/10Bec et 3Hec/21Nec. Les échantillons seront analysés par spectrométrie de masse multi collection au laboratoire de géochimie des Gaz rares du CRPG (3He, SFT Cosmo) et en 21Nec (Noblesse). La préparation chimique des échantillons se fera au CRPG au sein de la salle blanche de la plateforme IRIS, avant analyse des rapports 10Be/9Be au Laboratoire National des Nucléides Cosmogéniques (LN2C) situé au CEREGE. Résultats attendus Cette thèse produira des nouvelles données de calibration des taux de production de l'3Hec. De plus, l'étude de la calibration croisée 3He/10Be offrira des informations précieuses sur les facteurs contrôlant les ratios de production isotopique dans des environnements variés (composition des minéraux, humidité, couverture neigeuse, altitude, latitude), améliorant ainsi la précision de cet outil. Cette thèse représentera une contribution importante à la compréhension des processus physiques de production de l'3Hec dans des régions peu ou mal documentées, permettant une amélioration de la fiabilité (précision et justesse) de cet outil géochronologique. En parallèle à la thèse je continue mes fonctions d'ingénieur d'étude CNRS à mi-temps au sein de la plateforme Gaz Rares du CRPG. Je serai ainsi amené à poursuivre des développements analytiques pour des projets annexes, notamment : (1) pour améliorer la précision des mesures des rapports isotopiques 3He/4He atmosphériques (Pr. Bernard Marty) et (2) pour le traçage de fluides géologiques en produisant des mesures de ratios 4He/20Ne et 3He/4He (Dr. David Bekaert). Ces développements pourront éventuellement donner lieu à deux chapitres supplémentaires au sujet de thèse principal.