Thèse en cours

La valeur du travail en droit social.

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Auteur / Autrice : Luana Da costa
Direction : Elsa Peskine
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit privé et sciences criminelles
Date : Inscription en doctorat le 25/10/2024
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École Doctorale Droit et Science Politique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche Juridique sur l'Entreprise et les Relations Professionnelles

Résumé

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Souvent rapportée à sa dimension économique ainsi que sociologique, la valeur du travail fait encore aujourd'hui l'objet d'une analyse occulte, voire impensée dans le champ de la recherche en droit social. Elle est pourtant un enjeu central des rapports de travail, autant collectifs qu'individuels. L'une des raisons en est la suivante : le droit du travail est frappé d'un paradoxe, celui de ne pas définir l'objet de ses propres règles. En effet, le terme « travail » n'est défini ni par le droit positif, ni par le juge. Il est toutefois consensuellement admis qu'il désigne, au sens commun du droit social, toute activité professionnelle « destinée à assurer à un individu les revenus nécessaires à son existence » [Cornu G., 15e édition, p. 1050]. Le travail est alors entendu comme une activité rémunératrice, salariée ou indépendante. Toutefois, selon une acception plus extensive et matérialiste, il désigne l'ensemble des activités humaines productives de valeur d'usage et d'échange [Marx K., 1872]. Parmi elles figurent les travaux que nous regroupons sous l'appellation de « travail gratuit ». Il s'agit par exemple des tâches réalisées dans le cadre du stage, du bénévolat, du travail reproductif et même du travail du consommateur, dont il est difficile de saisir la valeur. Nous nous questionnons alors sur le concept de ''valeur'', et sur ce qu'il dit plus largement de la notion de travail. L'activité humaine productive est-elle rattachée à une valeur réelle ou prescrite par le droit social ? En outre, existe-t-il un rapport entre la valeur du travail et la rémunération, et si oui, quel est-il ? Ces deux notions sont-elles équivalentes ? En outre, dans un contexte de mutation de l'emploi et de « gratuitisation du travail » tel que théorisé par Maud Simonet [Simonet M., 2018], nous nous questionnons également sur les mécanismes et les règles juridiques opérant une distinction entre les activités dites « valorisées », et celles qui ne le sont pas. Il faut alors se questionner sur la place de l'intention libérale et de la volonté du travailleur dans l'attribution ou non d'une valeur au travail réalisé. Celle-ci est-elle seulement la contrepartie de l'acceptation de se subordonner à un employeur ? À l'inverse, la réalisation à titre gratuit de certaines activités est-elle exclusive de toute valorisation par le droit social ?