Analyse multi-écheile de roches microbiennes de l'Altiplano (Andes, Chili)
Auteur / Autrice : | Luna Marin olguin |
Direction : | Purificacion Lopez-garcia |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Microbiologie |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Structure et Dynamique des Systèmes Vivants |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Écologie, Systématique et Évolution |
Equipe de recherche : Diversité,Ecologie et Evolution Microbiennes | |
Référent : Faculté des sciences d'Orsay |
Mots clés
Résumé
Les microbialites sont des structures organosédimentaires formées par des communautés microbiennes. Ces tapis microbiens minéralisants, souvent laminés (stromatolites), sont facilement préservés dans le registre fossile et témoignent de l'existence de communautés microbiennes phototrophes à la surface de la Terre depuis ~3.5 Ga. Des microbialites sont encore formés de nos jours surtout en milieu lacustre dans des conditions hydrochimiques particulières, souvent rencontrées dans des systèmes soumis à une forte évaporation (1, 2). Notamment, leur formation pourrait être favorisée par les changements climatiques et/ou mise en danger par l'impact anthropique croissant sur ces systèmes associé à l'exploitation minière (3). Par leur activité photosynthétique et en favorisant la précipitation des carbonates, les microbialites fixent le CO2 sous forme à la fois organique et minérale. Ils peuvent donc potentiellement jouer un rôle non-négligeable dans le cycle biogéochimique du C dans le contexte du changement climatique globale, étant donné l'amplification des processus évaporitiques liés à la désertification des grandes régions continentales. Toutefois, les mécanismes sous-jacents à la formation des microbialites ne sont pas encore bien compris, et une comparaison de ces processus le long des gradients évaporitiques est nécessaire. L'altiplano des Andes chilien (~4 000 m altitude) abrite une série de lacs plus ou moins salés (salares) formés par la forte évaporation associée au désert de l'Atacama. Beaucoup de ces salares possèdent des microbialites en formation, mais n'ont pas été encore décrits et étudiés. Lors des expéditions récentes à l'altiplano chilien (collaboration avec l'université d'Antofagasta), nous avons pu échantillonner 24 salares, dont une bonne partie sous influence géothermale liée à l'activité volcanique de la région, le long d'un transect de 1 100 km nord-sud. Environ un quart de ces systèmes possèdent des microbialites de différentes morphologies et textures, qui n'ont jamais été décrits. Dans ce projet, nous proposons de combiner des analyses moléculaires de diversité et métagénomiques avec des analyses minéralogiques et d'imagerie à macro-, micro- et nanoéchelle pour répondre aux questions suivantes : i) Quelle est la composition des communautés microbiennes associées à ces stromatolites et quelles sont les fonctions métaboliques favorisant la précipitation minérale et donc la formation de ces structures biosédimentaires ? ii) Quel type de relations microorganisme-minéral ont lieu dans ce contexte hydrogéochimique particulier et quelles sont les conditions de biominéralisation et formation de stromatolites le long des gradients évaporitiques de l'altiplano ? iii) Quelles traces d'activité microbienne et des conditions environnementales sont enregistrées à micro- et méso-échelle ? Nous espérons ainsi établir des modèles de formation de stromatolites en fonction du contexte hydrochimique et évaporitique des salares de l'Altiplano, avec des implications pour comprendre les paléoenvironnements lacustres de la région et faire des projections sur l'évolution future de ces systèmes dans le cadre du changement climatique et la surexploitation et assèchement des salares pour en extraire du lithium.