Percées algorithmiques pour l'accélération du traitement des données de LISA
Auteur / Autrice : | Tanguy Delmond |
Direction : | Thomas Oberlin |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Informatique et Télécommunications |
Date : | Inscription en doctorat le 07/10/2024 |
Etablissement(s) : | Toulouse, ISAE |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mathématiques, informatique et télécommunications |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : ISAE-ONERA MOIS MOdélisation et Ingénierie des Systèmes |
Equipe de recherche : ISAE/DISC/MITT Département d'Ingéniérie des Systèmes Complexes |
Mots clés
Résumé
Les missions spatiales ont toujours enregistré des signaux électromagnétiques, de la lumière infrarouge aux rayons gamma. La mission de grande envergure LISA (Laser Interferometer Space Antenna) de l'ESA, dont le lancement est prévu en 2037, étudiera les signaux d'ondes gravitationnelles en provenance de l'espace. Premier instrument en orbite au monde à sonder l'espace-temps lui-même, il s'agit de l'une des missions scientifiques les plus ambitieuses jamais réalisées. LISA promet une multitude de nouvelles découvertes scientifiques, nous permettant de tester notre compréhension de la relativité générale et d'ouvrir une nouvelle fenêtre pour l'astrophysique et la cosmologie. L'analyse des données de cette mission devra démêler les signaux superposés provenant de diverses sources astrophysiques et modéliser le bruit instrumental. Cet ajustement global doit être abordé dans un cadre d'inférence bayésienne. Le défi informatique sera colossal et devrait être supérieur d'un ordre de grandeur au traitement des données de la récente mission Euclid de l'ESA, dans des scénarios optimistes. En conséquence, la communauté scientifique est à la recherche de percées technologiques et algorithmiques, par exemple en s'appuyant sur les GPU, la modélisation basée sur la rareté ou l'intelligence artificielle. LISA devrait détecter plusieurs types de sources d'ondes gravitationnelles, telles que des naines blanches, des étoiles à neutrons ou des trous noirs binaires orbitant dans des configurations très différentes. Les binaires de naines blanches de notre galaxie (appelés binaires galactiques, GB) devraient être les sources les plus nombreuses et présenter des signaux relativement simples (quasi-monochromatiques) ; les fusions de binaires de trous noirs massifs (MBHB) fourniront une poignée de signaux de coalescence très forts, tandis que les inspirations de rapports de masse extrêmes (EMRI) sont les plus complexes et s'accompagnent d'une énorme incertitude quant au nombre d'occurrences au cours de la durée de vie de LISA. En fait, on sait peu de choses sur l'analyse des EMRI, et ils pourraient tout aussi bien être négligeables ou dominer l'ajustement global. Il est certain que le flux de données de LISA sera une superposition continue de ces nombreux signaux et du bruit instrumental. L'inférence des paramètres de chaque source nécessitera la séparation des sources, ce qui compliquera l'estimation de leurs distributions postérieures, déjà difficile pour les événements gravitationnels isolés. Lorsque la séparation n'est pas possible (notamment pour les GB), le nombre de sources superposées devient une inconnue et les signaux eux-mêmes forment un arrière-plan de confusion comparable à du bruit ; une analyse transdimensionnelle est alors nécessaire, ce qui entraîne une complexité supplémentaire. Pour relever le défi de l'ajustement global, l'approche actuellement envisagée repose sur une stratégie de Monte Carlo par chaîne de Markov (MCMC), avec un échantillonnage de Gibbs par blocs sur les classes de sources (et le bruit l