La religion à droite et à l'extrême droite : trajectoires personnelles, rôles idéologiques et pratiques distinctives de construction d'un répertoire de mobilisation politique.
Auteur / Autrice : | Violette Garnier |
Direction : | Yann Raison du cleuziou |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Inscription en doctorat le 12/09/2024 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de droit |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : INSTITUT DE RECHERCHE MONTESQUIEU |
Mots clés
Mots clés libres
Résumé
Depuis les années 2010, le paysage politique des États européens a vu émerger des dirigeants revendiquant publiquement leur christianisme et n'hésitant pas à mettre en scène leurs pratiques religieuses pour appuyer leurs agendas populistes et conservateurs (Orbán, Morawiecki, Meloni ) (Marzouki, McDonell, Roy, 2016). Cette tendance à utiliser la religion comme argument idéologique, et a fortiori, comme matrice de l'identité nationale, est commune à beaucoup de partis politiques européens de droite voire d'extrême droite et se retrouve même outre Atlantique (Brubakers, 2017). En France, la même tendance est observable dans la communication et les productions idéologiques des partis qualifiés comme appartenant à la droite, l'extrême droite mais aussi dans celles des groupes non-électoraux qui gravitent autour de ces formations politiques. Cette « catholicisation du jeu politique » (Raison du Cleuziou, 2019) permet aux groupes d'articuler explicitement nationalisme et intransigeantisme catholique, bien d'autres groupes politiques non électoraux font également un usage politique du catholicisme, que ce soit dans les mouvances royaliste ou identitaire (François & Lebourg, 2016). Olivier Roy interprète cette tendance comme une conséquence du processus de sécularisation (2018), la foi devenant un patrimoine culturel, d'autres font l'hypothèse qu'elle peut répondre à un besoin de religion civile ou prolonge le mouvement des nationalités (Raison du Cleuziou, 2022). De fait, ces hypothèses reposent sur l'analyse des discours politiques et négligent le vécu des militants de ces mouvances d'extrême-droite. Ce projet de thèse vise à travailler sur cet angle mort de la recherche en science politique et en sociologie des religions.