Étude d'événements solaires extrêmes, de l'activité solaire et du champ géomagnétique pendant la dernière déglaciation à partir du béryllium-10 et du chlore-36 mesurés sur le forage de glace du site de Dôme Talos (Antarctique).
| Auteur / Autrice : | Ellyn Auriol |
| Direction : | Edouard Bard, Mélanie Baroni |
| Type : | Projet de thèse |
| Discipline(s) : | Sciences de l'environnement: Géosciences |
| Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
| Etablissement(s) : | Aix-Marseille |
| Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole Doctorale Sciences de l'Environnement |
| Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CEREGE - Centre Européen de Recherche et d'Enseignement des Géosciences de l'Environnement |
Mots clés
Résumé
L'étude des nucléides cosmogéniques, le béryllium 10 (10Be) et le chlore 36 (36Cl) dans les glaces polaires et le carbone 14 (14C) dans les cernes d'arbres, permet de reconstituer les variations de leur taux de production dans l'atmosphère. Ils sont constamment produits par l'interaction du rayonnement cosmique galactique sur des atomes cibles présents dans l'atmosphère terrestre. Leur taux de production dépend de l'intensité des champs magnétiques du Soleil et de la Terre qui modulent le flux de particules chargées sur Terre. En mesurant les cosmonucléides dans différentes archives, il devient donc possible de reconstituer les variations de l'activité solaire ou celles du champ géomagnétique pour des périodes passées pendant lesquelles les indicateurs directs n'étaient pas encore disponibles. Les cosmonucléides permettent également de détecter des événements solaires singuliers liés à des émissions extrêmes de particules provenant du Soleil. Ces événements extrêmes provoquent une surproduction de cosmonucléides que l'on retrouve dans les archives géologiques au sens large. La découverte de ces pics de production de cosmonucléides remet en question les connaissances des tempêtes solaires qui sont basées sur les observations instrumentales du dernier siècle pendant lequel des éruptions solaires ont été beaucoup plus faibles que celles mises en évidence avec les cosmonucléides. Pourtant, il est nécessaire de déterminer la limite supérieure de l'énergie émise pendant ces événements afin de préparer nos sociétés aux risques qu'elles encourent telles que des pannes sévères ou des coupures d'électricité et des systèmes de télécommunications. La fréquence de ces événements solaires extrêmes est faible, mais les conditions dans lesquelles ils se sont produits restent à déterminer. Il est donc nécessaire d'améliorer nos connaissances afin de pouvoir espérer les prévoir. Un événement solaire extrême a été détecté dans les données de 14C de cernes d'arbres à 14300-14299 ans B.P. (Before Present, avant 1950), suivi d'un minimum d'activité solaire entre 14 000 et 13 900 ans B.P.. Ces nouvelles informations issues du 14C doivent être confirmées par des données indépendantes. A ce jour, il n'existe pas de données de 10Be et de 36Cl de carottes de glace à une résolution suffisante pour discuter de ces deux périodes avec une grande précision. De plus, la détermination du spectre d'énergie d'un événement solaire est basée sur le rapport isotopique 36Cl/10Be. Il est donc primordial d'acquérir de nouvelles données de 10Be et de 36Cl. Un autre événement solaire ayant eu lieu au début de l'Holocène, à 9124 ans B.P., devrait aussi être l'objet d'une telle étude. Le projet de thèse inclura les mesures des concentrations de 10Be et de 36Cl à partir de la carotte de glace provenant du site de Dôme Talos, en Antarctique. Cette étude sera dédiée à la dernière déglaciation et au début de l'Holocène, entre 18 000 et 9 000 ans B.P., avec une focalisation autour de 14 000 et de 9000ans B.P. En parallèle aux changements de l'activité solaire, il faudra aussi tenir compte des variations lentes du champ géomagnétique. De plus, la dernière déglaciation est une période complexe car le cycle du carbone a été modifié, influençant les valeurs du 14C atmosphérique sans lien avec son taux production par le rayonnement cosmique. La comparaison des données de 14C avec les enregistrements des flux de 10Be et de 36Cl devra tenir compte de ces complications, un travail qui pourra être complété par l'utilisation de modèles numériques.