Thèse en cours

Étude des canaux sodiques dans des modèles animaux et cellulaires d'encéphalopathie épileptique et développementale liée au gène KCNQ2.

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Auteur / Autrice : Manon Saurey
Direction : Laurent VillardJean-Charles Viemari
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Biologie-Santé - Spécialité Neurosciences
Date : Inscription en doctorat le 01/10/2024
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole Doctorale Sciences de la Vie et de la Santé
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : MMG - Marseille Medical Genetics
Equipe de recherche : MMG - Neurogénétique humaine

Résumé

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L'épilepsie est une affection neurologique fréquente (environ 1%) et très hétérogène. Parmi les différentes formes d'épilepsie de l'enfant, l'équipe s'intéresse à un groupe d'épilepsies génétiques rares : les encéphalopathies épileptiques et développementales (DEE). Le gène KCNQ2 est la première cause de DEE néonatales. Ce gène code pour une sous-unité d'un canal potassique produisant le courant M, responsable de la phase d'hyperpolarisation consécutive à un potentiel d'action. A travers l'activité de diagnostic du Dr.Villard, plusieurs dizaines de variants pathogènes de novo dans ce gène ont été identifiés à Marseille. L'identification de ces variants nous a conduit à produire le premier modèle animal de DEE liée au gène KCNQ2 sous la forme d'une souris knock-in qui contient un variant récurrent associé à un phénotype sévère et typique. Nos travaux récents montrent que ce modèle murin présentent des crises d'épilepsies spontanées. De plus, 25 % des souris meurent au cours des 3 premiers mois de vie de cause inexpliquée et pourrait être classées dans les Mort Inexpliquée en Epilepsie ou SUDEP. La collecte de données physiologiques en temps réel est un défi en raison de l'imprévisibilité de la mort subite. Cependant, des cas de mort subite survenus alors que les patients étaient suivis à l'hôpital, ainsi que des données provenant de modèles animaux, indiquent que la mort subite est due à un dysfonctionnement respiratoire. C'est la raison pour laquelle nous avons étudié les centres respiratoires et le générateur de rythme inspiratoire : le complexe de préBötzinger (preBötC). Nos résultats préliminaires montrent que chez les souris KCNQ2-DEE la fréquence de l'activité inspiratoire in vitro et la réponse à l'hypoxie (diminution d'O2) sont perturbées. Cette réponse dépend exclusivement du courant sodique persistant. Nous formulons donc l'hypothèse que l'expression des canaux sodiques pourrait être perturbée chez la souris modèle de la pathologie. Le but cette thèse sera d'étudier l'expression des canaux sodiques dans le préBotzinger (qui est le principal groupe cellulaire qui génère l'inspiration). Nous étendrons notre étude aux réseaux corticaux montrant une hyperexcitabilité ainsi qu'à des neurones de patients dérivés de cellules iPS. Par des techniques de western blot et de RT-PCR nous évaluerons l'expression des différents canaux sodiques. Nous évaluerons aussi l'expression des canaux sodiques dans différents groupes de neurones du cerveau de souris KCNQ2-DEE. Des interventions pharmacologiques ciblant les canaux sodiques et/ou le canal M seront également testées et leur impact sur les phénotypes des animaux (et la respiration en particulier) seront étudiés.