La prise en compte de la jurisprudence constitutionnelle dans l'élaboration de la loi
Auteur / Autrice : | Jason Tardivel |
Direction : | Bernard Quiriny, Elsa Forey |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Inscription en doctorat le 11/09/2024 |
Etablissement(s) : | Bourgogne Franche-Comté |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit, Gestion, Economie et Politique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de REcherches et d'études en Droit Et Science POlitique |
établissement de préparation : Université de Bourgogne (1970-....) |
Mots clés
Résumé
Le contrôle de constitutionnalité de la loi par le Conseil constitutionnel est le plus souvent analysé au stade de sa réalisation, soit avant la promulgation de la loi dans le cadre du contrôle a priori, soit après sa promulgation dans le cadre du contrôle a posteriori, à travers une question prioritaire de constitutionnalité posée à l'occasion d'un litige devant une juridiction ordinaire. Pour autant, il est inévitable que la perspective du contrôle de constitutionnalité ait une influence dès avant sa réalisation, lors des différentes phases de l'élaboration d'une loi phase gouvernementale s'il s'agit d'un projet de loi (avec l'intervention du Conseil d'État pour avis), phase des débats parlementaires ensuite dans tous les cas. Plusieurs conjectures sont généralement faites quant à la nature de cette influence. Pour les uns, elle conduirait le législateur à s'auto-limiter préventivement. Pour les autres, elle conduirait au contraire le législateur à moins prendre garde à la constitutionnalité de sa loi, notamment au plan du respect des droits et libertés constitutionnellement garantis , dans la mesure où il sait pouvoir compter sur le « filet de sécurité » du contrôle et où il se déchargerait par conséquent des questions de constitutionnalité sur le juge. La difficulté est redoublée par les incertitudes et fluctuations de la jurisprudence du Conseil constitutionnel, qui empêchent le cas échéant le législateur de connaître à l'avance les limites à ne pas franchir, et l'obligent éventuellement à procéder par « tests » successifs. Dans certains cas, on peut même imaginer que la prise en compte de la jurisprudence constitutionnelle puisse s'opérer sur un mode conflictuel, le refus du législateur de se laisser dicter par le Conseil constitutionnel les limites dans lesquels il doit demeurer pouvant le conduire à brandir la menace du « lit de justice », suivant l'expression de Georges Vedel.