Thèse en cours

L'obligation de surveillance en droit privé

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Auteur / Autrice : Louise Gravat deligne
Direction : Anne-Laure Fabas-serlootenCéline Mangematin
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Droit
Date : Inscription en doctorat le 26/09/2024
Etablissement(s) : Université Toulouse Capitole
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Droit et Science Politique
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IDP - Institut de Droit Privé

Résumé

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« L'obligation de surveillance en droit privé », qui peut être définie comme « l'action de veiller sur une personne ou une chose pour la sauvegarde d'intérêts ». L'obligation de surveillance est apparue en droit privé dès le XVème siècle (avec Domat et Pothier), comme le fondement de la responsabilité du fait d'autrui. Sujet qui a notamment été traité en 2003, par Cédric Coulon. Toutefois, il y a eu depuis, de nombreuses résurgences contemporaines, qui doivent être prises en compte, a fortiori avec le développement des nouvelles technologies. En 2017, l'obligation de surveillance apparait à travers la loi sur le devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d'ordre sur les filiales. Mais, les illustrations sont multiples dans toutes les branches du droit, internationales comme nationales, publiques comme privées. Ne serait-il alors pas possible d'en tirer une somme dans le cadre du droit privé ? Par ailleurs, l'apport de perspectives sémantique, historique, philosophique et sociologique, permettront de comprendre l'évolution de cette notion de surveillance, qui tend aujourd'hui à être consacrée comme une obligation autonome. En effet, malgré son origine duale contractuel-délictuel, l'obligation de surveillance est une charge imposée au débiteur, intervenant d'une part, comme une garantie pour le créancier, un gage de tranquillité, de sécurité, de confiance, et d'autre part, un élément de prévention de tout risque dommageable. A contrario, en droit des affaires notamment, elle peut être un atout pour le débiteur, comme un gage de qualité de prestation, un élément de RSE. De surcroit, elle n'est pas contraignante que pour le débiteur, car dans le cas d'une responsabilité du fait d'autrui, la personne surveillée peut subir une atteinte à ses droits et libertés fondamentales. L'un des enjeux de cette thèse, va donc être de déterminer le périmètre de la charge de l'obligation de surveillance pesant sur les parties, et les sanctions qui peuvent en découler. En effet, toute la difficulté repose sur le fait que le manquement à l'obligation de surveillance, ne constitue pas nécessairement une action répréhensible, mais davantage un moyen de parvenir à la commission d'une infraction. Dès lors, à quel moment une faute peut-elle être retenue pour manquement à l'obligation de surveillance ? Et comment la sanctionner contractuellement ? Dans le cadre des réformes privatistes actuelles, la consécration légale de l'obligation de surveillance permettrait de faire le lien entre un objectif ancré de favorisation de la réparation du dommage subi par la victime, qui avait notamment été initié par l'obligation de sécurité, et un objectif effacé, voire absent, de prévention des risques de manifestation de ce dommage. Ce sujet, « L'obligation de surveillance en droit privé », doit donc être une préoccupation majeure dans un monde où la surveillance est omniprésente. L'enjeu de cette thèse réside dans la détermination d'une notion, d'une nature et d'un régime pour cette obligation de surveillance en droit privé, puisque si son existence est constatable, elle n'a encore fait l'objet d'aucune consécration légale générale. Or, il pourrait s'agir d'un outil contractuel extrêmement précieux, qui gagnerait à être défini. Relève-t-elle dès lors d'un régime objectif ou subjectif ? Dans quels textes légaux pourrait-on la retrouver, disséminée dans des Codes ou centralisée dans le Code civil ? Comment la définir, alors qu'elle se caractérise par son intemporalité et son caractère transversal ? Cette thèse a donc pour objet de répondre à toutes ces questions portant sur l'obligation de surveillance en droit privé, et à en tirer une somme, qui pourra être légalement consacrée.