Infections néonatales précoces en France : impact du changement des recommandations de prise en charge.
Auteur / Autrice : | Léna Paucard |
Direction : | Laurence Watier, Bich-Tram Huynh |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Biostatistiques et data sciences |
Date : | Inscription en doctorat le 04/11/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé Publique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche en épidémiologie et Santé des populations |
Equipe de recherche : Echappement aux anti-infectieux et pharmaco-épidémiologie | |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines |
Mots clés
Résumé
L'infection néonatale bactérienne précoce (ie. survenant dans les 3 premiers jours de vie (INBP)) est une cause majeure de morbidité et mortalité chez les nouveau-nés. En 2017, un changement important dans la prise en charge de ces infections a été mis en place en France. Auparavant, des prélèvements microbiologiques centraux et périphériques étaient réalisés chez tous les nouveau-nés présentant des facteurs de risque, même asymptomatiques. Une antibiothérapie était débutée, notamment si un des prélèvements périphériques revenait positif. Cependant, ces prélèvements n'étaient pas spécifiques et pouvaient entraîner une sur-prescription d'antibiotiques et des hospitalisations inutiles. Les recommandations actualisées de 2017 préconisent de surveiller étroitement les nouveau-nés avec des facteurs de risque et de débuter une antibiothérapie que s'ils présentent des signes cliniques d'INBP. Les conséquences médico-économiques de ce changement n'ont pas été étudiées. Les objectifs de cette thèse sont d'estimer l'impact du changement de recommandation sur : 1/ les hospitalisations pour infection néonatale bactérienne (INB) ; 2/ la mortalité pour infection néonatale bactérienne ; 3/ les parcours de soins post-hospitalier des nouveau-nés. Les données utilisées seront issues du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) de l'Agence Technique de l'information sur l'Hospitalisation (ATIH) pour l'objectif 1, et du Système National des données de Santé (SNDS) de la Caisse Nationale d'Assurance Maladie (CNAM) pour les objectifs 2 et 3. Ces données seront accessibles dès le début de la thèse. Pour estimer l'impact du changement des recommandations sur l'évolution du nombre d'hospitalisations pour INB, plusieurs indicateurs temporels du nombre d'hospitalisations pour INB seront construits sur la période 2015-2024 en France métropolitaine en considérant les nouveau-nés (≤ 28 jours de vie) de 34 semaines d'aménorrhée (SA) ou plus. Ces indicateurs incluent entre autres le nombre total d'hospitalisations pour INB par mois, en distinguant les hospitalisations pour INB précoce (≤3 jours de vie) et tardive (>3 jours de vie), ainsi que les hospitalisations pour INBP sévère et non sévère (en tenant compte du passage en réanimation). Ces différentes séries temporelles seront analysées avec la méthode de Box & Jenkins permettant de mesurer et de quantifier les conséquences d'une ou plusieurs interventions. Pour évaluer la mortalité des nouveau-nés hospitalisés pour une infection néonatale bactérienne (INB) et identifier les facteurs de risque associés, les nouveau-nés nés à 34 SA ou plus, et hospitalisés pour INB entre 2015 et 2024 seront considérés. La mortalité sera analysée sur une période de 90 jours à partir du début de l'hospitalisation pour INB. Une analyse de survie sera réalisée. Un modèle à risque proportionnel de Cox si l'hypothèse des risques proportionnels est respectée pour tous les facteurs pris en compte. Dans le cas contraire, un modèle paramétrique Accelerated Failure Time (AFT) sera envisagé. Enfin, le parcours de soins des nouveau-nés après une hospitalisation pour INBP sera étudié chez les nouveau-nés à 34 SA ou plus survivants de leur séjour pour INBP sur la période 2015-2024. L'identification des parcours type après hospitalisation pour INBP sera effectuée par une analyse de séquence. Pour chacun des parcours identifiés, les coûts associés à chaque parcours seront estimés. Une régression logistique multinomiale multiple permettra d'estimer si la période (pré- ou post- changement des recommandations) est associée à un parcours de soins. Ces travaux permettront d'évaluer de quelle manière le changement de recommandation a pu influencer l'épidémiologie des INB, ses conséquences cliniques et les coûts associés.