Assimilation de données de biomasse satellite - dans le modèle global ORCHIDEE pour contraindre le bilan de carbone des écosystèmes forestiers et son évolution future sous changements globaux
Auteur / Autrice : | Augustin Poinssot |
Direction : | Nicolas Viovy, Benjamin Pey |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Géosciences |
Date : | Inscription en doctorat le 04/11/2024 |
Etablissement(s) : | université Paris-Saclay |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des sciences de l'environnement d'Île-de-France |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement - DRF |
Référent : Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines |
Mots clés
Résumé
Les rétroactions entre cycle du carbone et climat représentent une source majeure d'incertitude dans les prédictions du changement climatique, en particulier la réponse de la biosphère terrestre, qui constitue le principal facteur contributif (Friedlingstein et al., 2006). Comprendre l'évolution de la capacité des écosystèmes terrestres à absorber du dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère et identifier ceux susceptibles de devenir des puits affaiblis ou même des sources de carbone (C) en raison des changements climatiques, de l'utilisation des terres et des pratiques de gestion reste un challenge scientifique majeur. Dans ce contexte, les modèles de surface terrestre (Land Surface Models, LSM) sont essentiels pour quantifier et prédire la réponse des écosystèmes terrestres face aux perturbations anthropiques, et pour évaluer la durabilité des services écosystémiques, notamment la séquestration du carbone. Cependant, les LSM actuels présentent des incertitudes importantes, dues principalement à des erreurs structurelles de modélisation (procédés manquants) et à une mauvaise calibration des paramètres. Parallèlement, les données d'observation de la Terre offrent une source inédite d'informations sur l'état et l'évolution de la biosphère terrestre, mais leur intégration au sein des LSM reste encore fragmentée et sous-exploitée. Les récentes estimations de biomasse aérienne (AGB) issues de divers instruments satellitaires offrent un nouveau levier pour calibrer les modèles d'écosystèmes, en particulier pour les dynamiques forestières. Ces données, notamment pour les écosystèmes tropicaux, apportent des informations cruciales sur les stocks de carbone des forêts. Plusieurs produits d'observation de pointe, comme l'ESA-CCI Biomass, fournissent des estimations fiables de la répartition spatiale du carbone stocké dans la végétation ligneuse. Simultanément, les LSM ont récemment été améliorés avec des modèles démographiques qui simulent explicitement la structure de taille et d'âge des arbres. Ces modèles permettent d'améliorer l'évaluation de l'absorption de carbone par les forêts et de mieux représenter les régimes de perturbation ainsi que les pratiques de gestion forestière. ORCHIDEE, le modèle utilisé dans cette thèse, est l'un de ces modèles et constitue le composant de surface terrestre du modèle climatique de l'IPSL (IPSL-ESM). La dernière version, intégrant les dynamiques forestières et la gestion forestière, sera utilisée pour valoriser les données de biomasse forestière issues de l'observation satellitaire. L'assimilation des données (DA) est une technique statistique permettant d'optimiser les paramètres des modèles en fonction des observations. L'équipe LSCE a acquis une expertise solide en DA avec ORCHIDEE, mais l'assimilation des données de biomasse reste encore peu développée. Ce projet de thèse vise à développer un cadre générique pour l'assimilation des données de biomasse et la calibration des paramètres associés dans les modèles démographiques. Le projet se déroulera au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement (LSCE), en collaboration avec des experts en biomasse dérivée de satellite et en dynamiques forestières, à l'Université Paris-Saclay et à la VU d'Amsterdam.