Les collectifs d'usagers en droit administratif français
Auteur / Autrice : | Yaëlle Desbois |
Direction : | Sébastien Saunier |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Droit |
Date : | Inscription en doctorat le 01/10/2024 |
Etablissement(s) : | Toulouse 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Droit et Science Politique |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : IDETCOM - Institut du Droit de l'Espace, des Territoires, de la Culture et de la Communication |
Mots clés
Résumé
Depuis les années 1970, l'administration a connu une mutation profonde. Historiquement caractérisée par sa position surplombante, son action unilatérale et sa liberté procédurale, elle s'est progressivement vu imposer un ensemble d'obligations nouvelles : obligation de motivation, de communication, de consultation, de transparence et même de participation. Cette évolution s'est incarnée dans un nouvel acteur, devenu central, le destinataire de l'action publique. L'action administrative n'est plus seulement pensée unilatéralement mais comme une relation bilatérale entre l'administration et les destinataires de son action. Le droit administratif a toutefois du mal à la nommer et à saisir cette réalité. Il fut successivement qualifié d'administré, terme large mais porteur d'une forte connotation de soumission, d'usager, plus autonome mais classiquement attaché à la notion de service public, de citoyen administratif, impliqué dans une démocratie administrative et enfin de public et de personne dans le Code des relations entre le public et l'administration. Il semble toutefois que toutes ces qualifications sont sous-tendues par une présomption : les destinataires de l'action administrative sont des individus. Pourtant, les groupes d'usagers constituent une réalité sociale et juridique dont la place dans le mouvement contemporain de rééquilibrage de la relation administrative mérite d'être interrogée. L'administration interagit quotidiennement avec des groupes : qu'il s'agisse de collectifs dénués de la personnalité morale, de groupements de fait, d'attroupements et de rassemblements mais aussi d'associations d'usagers, plus structurées, qui sont même pour certaines d'entre elles représentées au sein des organismes consultatifs de l'administration. L'administration est en outre confrontée à des formes renouvelées de « communautés d'usagers comme les collectifs présents « en ligne », ou spontanément actifs sur les réseaux sociaux, qui ouvrent des opportunités nouvelles à ces derniers. A cet égard, le droit administratif français paraît avoir d'importantes difficultés à saisir ces collectifs d'usagers, ainsi que le montre la disparité des termes utilisés par le droit positif et l'absence de définition des groupes d'usagers par le droit public. Ainsi, les groupes d'usagers constituent à la fois une expression courante, mais indéterminés sur le plan juridique. Il convient donc d'interroger ce que le droit administratif dit des groupes d'usagers, et partir à la recherche de leur identité tant en droit positif qu'au sein de la doctrine.