Inégalités à l'école, confiance en soi des élèves et formation des enseignants
Auteur / Autrice : | Laïla Souali |
Direction : | Elise Huillery, Marc Gurgand |
Type : | Projet de thèse |
Discipline(s) : | Sciences Economiques Dauphine |
Date : | Inscription en doctorat le 01/09/2024 |
Etablissement(s) : | Université Paris sciences et lettres |
Ecole(s) doctorale(s) : | SDOSE Sciences de la Décision, des Organisations, de la Société et de l'Echange |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'Économie de Dauphine |
établissement opérateur d'inscription : UNIVERSITE PARIS DAUPHINE - PSL |
Mots clés
Résumé
En matière d'éducation, l'équité est une préoccupation ancienne et centrale dans le monde entier. Le principe selon lequel chaque personne doit avoir une chance égale de réussir dans la vie, peu importe sa situation personnelle, réside au cur des institutions démocratiques. L'équité ne signifie pas que tous les élèves doivent avoir les mêmes résultats mais plutôt que les variations de résultats scolaires ne doivent pas être liées aux caractéristiques des élèves telles que leur statut socio-économique, leur genre ou leur pays de naissance. Malheureusement, la relation entre caractéristiques socio-économiques des familles et réussite scolaire des enfants reste très forte et la plupart des pays n'ont pas connu d'amélioration notable de l'équité à l'école depuis plusieurs décennies. Les résultats décevants des politiques de redistribution ayant pour but d'augmenter les ressources pour les écoles avec une forte proportion d'élèves issus de familles défavorisées peuvent venir, en partie, de la stigmatisation des élèves et des écoles qui en sont bénéficiaires. En réalité, ces politiques éveillent souvent des stéréotypes, renforcent les problèmes de confiance en eux des élèves et déclenchent des attentes plus faibles vis-à-vis d'une réussite future par les élèves et les parents concernés par ces politiques, qui, à leur tour, réduisent la probabilité de résultats favorables. Les états d'esprits des élèves sont influencés par ces stéréotypes sociaux et par des problèmes d'accès à l'information, ce qui constitue un des mécanismes par lequel les inégalités sociales se perpétuent. La manière dont les élèves se perçoivent et évaluent leur probabilité de succès pourrait être un mécanisme endogène tout aussi important pour leur réussite scolaire que des déterminants exogènes tels que la taille de la classe, la qualité des infrastructures ou le salaire de l'enseignant. Alors qu'il existe une abondante littérature sur les contraintes externes qu'impose le désavantage socio-économique aux élèves de classe socio-économique faible, on sait peu de choses sur l'utilisation par les élèves d'informations pertinentes et précises concernant leur propre capacité et leurs chances de réussir lorsqu'ils forment leurs choix, ce qui détermine ensuite leur effort et leur comportement à l'école. Ma thèse se propose de tester l'hypothèse selon laquelle la confiance en soi des élèves est un élément central pour leur motivation, leurs apprentissages et leurs parcours, et que la formation des enseignants et leurs pratiques pédagogiques est l'élément clef pour favoriser la confiance en soi des élèves. Ainsi, en explorant les liens entre formation des enseignants, pratiques pédagogiques, confiance en soi, performances scolaires et choix d'orientation, mon projet de thèse va permettre de faire avancer les connaissances en économie de l'éducation sur la formation du capital humain et la réduction des inégalités. Cette thèse s'articule autour de deux axes : la confiance en soi des élèves, la formation des enseignants, et leur interaction. Le chapitre 1 étudie l'impact de la réforme des groupes de niveaux au collège sur les performances des élèves et sur les inégalités, avec et sans formation complémentaire pour les enseignants. Le chapitre 2 s'intéresse à l'impact des plans de formation en constellation en maths et en français pour les enseignants du premier degré sur leurs pratiques pédagogiques et sur la réussite scolaire de leurs élèves. Le chapitre 3 évalue l'impact d'une formation d'enseignants de CP pour favoriser la motivation chez leurs élèves et réduire les inégalités sociales à l'école. Enfin, le dernier chapitre mesure l'impact d'un programme destiné aux élèves de Terminale pour réduire les inégalités d'accès à l'enseignement supérieur.