Thèse en cours

Simulation des instabilités Weibel dans des plasmas d'électrons et de positrons en régime relativiste

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Auteur / Autrice : Charles Lanher
Direction : Alain Ghizzo
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Physique
Date : Inscription en doctorat le 05/10/2024
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : C2MP - CHIMIE MECANIQUE MATERIAUX PHYSIQUE
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : IJL - INSTITUT JEAN LAMOUR
Equipe de recherche : DEPARTEMENT 1 - P2M : Physique de la Matière et des Matériaux

Résumé

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Le quatrième état de la matière appelé plasma est constitué d'électrons et d'ions libres qui sont régis en grande partie par des lois physiques connues des physiciens de la fin du XIXème siècle. Cependant, le comportement des plasmas est plutôt complexe en raison de la dynamique du grand nombre de particules chargées qui interagissent à la fois entre elles et avec des champs électromagnétiques externes tout en étant généralement loin de l'équilibre thermodynamique. En raison de la non-linéarité, de l'auto-organisation, du comportement collectif et des interactions multi-échelle qui entrent en jeu, cette interaction entre particules et ondes reste aujourd'hui incomprise malgré qu'elle puisse être décrite en termes de processus universels connus (chocs, turbulence, reconnexion magnétique). De ce fait, des questions fondamentales de la physique des plasmas restent aujourd'hui sans réponse, et il est donc difficile de modéliser des systèmes de plasma beaucoup plus complexes comme ceux observés en astrophysique dans des conditions extrêmes où les effets cinétiques, relativistes et collectifs sont dominants. Dans un avenir proche, des laboratoires spécialisés en physique des plasmas se doteront de nouvelles infrastructures qui produiront des laser d'intensités extrêmes et seront donc capables de reproduire des phénomènes physiques dans des conditions extrêmes. Pour pouvoir réaliser dans les meilleures conditions ces futurs expériences, il est impératif de faire progresser les connaissances actuelles sur les plasmas relativistes de sorte à pouvoir modéliser ces derniers. Le travail de cette thèse propose de faire avancer ces connaissances en utilisant des outils numériques et en examinant des aspects fondamentaux mal compris des processus de conversion entre différentes formes d'énergie. Sachant que des observations d'évènements caractérisés par des faisceaux de plasma tel que les éruptions solaires, jets, et sursauts gamma, exigent de mieux connaitre les mécanismes de conversion d'énergie, nous simuleront numériquement donc des instabilités faisceau-plasma de type Weibel qui sont impliquées dans la reconnexion magnétique considérée comme candidat potentiel des mécanismes de conversion d'énergie. Deux points non compris aujourd'hui impliquant la reconnexion seront donc particulièrement examinés: il s'agit de l'auto-organisation magnétique des plasmas et de la physique des plasmas de paires électron-positron relativistes. Les simulations numériques des instabilités utiliseront le modèle cinétique caractérisé par le couplage des équations de Vlasov et de Maxwell, et nous comparerons ces simulations entre-elles avec deux différents codes numériques: le code Particle-in-Cell SMILEI utilisant l'approche lagrangienne, et le code VLEM qui a une méthode hybride semi-lagrangienne à caractéristiques eulériennes et lagrangiennes. L'exploitabilité de ces codes numériques pour le travail de cette thèse étant entravée par les limitations actuelles des ordinateurs à haute performance, notre stratégie pour surmonter ces difficultés est d'exploiter un nombre croissant de processeurs avec une mémoire réduite par processeur. A cette fin, les codes seront exécutés sur les installations HPC de GENCI. Le travail de cette thèse sera principalement réparti en trois tâches. La première tâche sera de prendre en main les deux différents codes numériques afin de simuler les instabilités de type Weibel en régime relativiste, et d'étudier l'auto-organisation du plasma. Puis, la dynamique des positrons devant être prise en compte dans les simulations d'instabilités, la deuxième tâche sera donc d'implémenter les positrons dans le code VLEM (le code SMILEI inclut déjà les positrons). Finalement, des comparaisons d'expériences numériques entre les deux codes seront à faire afin d'étudier la physique fondamentale de la reconnexion magnétique dans les plasmas relativistes constitués de paires d'électron-positron.