Thèse en cours

Structurer les interactions en classe : une étude de l'impact d'une formation aux routines coopératives sur la construction du climat de classe

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Auteur / Autrice : Emilie-Charlotte Monnier
Direction : Pascal Pansu
Type : Projet de thèse
Discipline(s) : Sciences de l'Education
Date : Inscription en doctorat le 15/06/2024
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Recherche sur les Apprentissages en Contexte

Résumé

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Malgré les efforts déployés pour garantir une éducation de qualité à tous les élèves, des inégalités de réussite persistent (UNESCO, 2017; Felouzis, 2020). Parmi l'ensemble des pratiques pédagogiques aujourd'hui identifiées comme susceptibles de réduire les inégalités d'apprentissage (Losego & Dürler, 2023), les pratiques coopératives émergent comme une solution prometteuse pour développer un climat de classe inclusif (Margas, 2023 ; Ferguson-Patrick, 2022). Le climat de classe est un concept multidimensionnel englobant le soutien aux apprentissages, le soutien socio-émotionnel et l'organisation de l'environnement d'apprentissage (Wang et al., 2020). La pédagogie coopérative, en favorisant l'interaction sociale, la participation de toutes et tous, la résolution collective de problèmes et la responsabilité partagée promeut le développement global des élèves (Davidson, 2021). Davidson (2021), identifie cinq attributs communs à toutes les pratiques coopératives : Une tâche commune dans des interactions en petits groupes, régie par des normes de comportement coopératif, structurée en fonction de la responsabilité individuelle des élèves et de leur interdépendance. Plusieurs méta-analyses ont révélé des effets positifs de l'apprentissage coopératif sur les performances académiques des élèves (Kyndt et al., 2013), les relations entre pairs (Roseth, Johnson and Johnson 2008 ; Tolmie et al. 2010). ainsi que sur la motivation (Fernandez-Rio, Sanz et al., 2017) Cependant, la pédagogie coopérative présente des défis en raison de sa complexité (Buchs et al., 2020), impliquant notamment la réorganisation des situations d'enseignement-apprentissage (Gillies & Ashman, 2003), la considération du statut parmi les pairs (Cohen et al., 1999), et la redéfinition de la posture de l'enseignant·e (Ferguson-Patrick, K. (2018). Pour tenter de surmonter les défis mentionnés, des auteurs proposent des structures d'apprentissage coopératif (Kagan, 2021 ; Buchs, 2022) utilisables quotidiennement en classe. Les recommandations récentes proposent d'organiser les travaux de groupe en trois moments distincts (préparation, interaction et partage) afin de garantir une participation égale et des interactions simultanées entre les élèves (Buchs, 2024 : Lettre du passeur n°13). Pour intégrer ces routines dans les pratiques enseignantes, un partenariat recherche-pratique, combinant l'expertise du terrain et du monde académique (Alonso et al., 2022) est utilisé pour créer un dispositif de développement professionnel essentiel pour favoriser une adoption durable des pratiques coopératives (Joliffe, 2015 ; Liebech-Lien, 2020). Ce dispositif comporte des éléments clés comme l'établissement de relations de confiance, l'observation en classe, les discussions sur les pratiques et le suivi des progrès (Lloyd & Modline, 2012). Le dispositif de formation est évalué en continu afin de procéder à un monitorage de la formation et d'utiliser ces données pour améliorer la qualité (Reinke et al., 2013) et l'impact (Schildkamp, Poortman, Luyten, & Ebbeler, 2017) de celle-ci. Ce projet de thèse vise, dans un premier temps, à créer un dispositif de formation en partenariat avec des formateur·ices de terrain. Dans un deuxième temps, il est question d'évaluer l'impact de la formation, d'une part sur le sentiment d'efficacité des enseignant·es, leur mise en pratique des routines coopératives et, d'autre part, sur les trois dimensions du climat de classe perçu par les élèves.